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Comment le sommeil influence la prise de poids?

Justine Rossius

Non: dormir ne fait pas nécessairement perdre des calories. En revanche, si vos nuits sont mauvaises, vous aurez plus de difficultés à perdre vos kilos superflus. Cathy Assenheim, psychologue spécialisée en neuropsychologie, nous explique le fonctionnement de notre organisme.

« L’’ensemble de notre organisme est géré par de nombreuses hormones qui suivent des rythmes circadiens » nous explique Cathy Assenheim dans son livre Ma tête a faim, « C’est notre horloge biologique interne. En fonction de la lumière, celle-ci détermine naturellement la synthèse ou au contraire l’inhibition de ces hormones sur un rythme de 24 h. » Ainsi, on estime qu’un adulte doit dormir au moins 6 heures, ce qui équivaut à 4 cycles complets de 90 minutes. Si on diminue ce nombre d’heure, cela peut venir perturber les hormones : celles-là même qui interviennent dans notre processus alimentaire, comme le cortisol.

Le dérèglement du cortisol

« Le cortisol » commence la spécialiste, est l’hormone clé de notre énergie et de notre réactivité. Celle-ci suit un rythme biologique précis. « Il s’active dès que nous ouvrons les yeux et fluctue selon nos performances toute la journée. Il diminue en cours de soirée et s’inhibe lorsque la mélatonine se met en place avec l’obscurité. Un réveil précoce provoque une surproduction prématurée de ce neurotransmetteur, laquelle affecte directement l’ensemble du métabolisme. » Conséquences ? Le pic de cortisol va augmenter notre appel calorique, diminuer les calories brûlées et augmenter le stockage des graisses. Par exemple, le lendemain d’une nuit blanche, il a été prouvé que le taux de cortisol est en excès !

La régulation glycémique déréglée

Mais ce n’est pas tout : le manque de sommeil (ou celui de qualité médiocre) va aussi influencer le mécanisme nocturne de la régulation glycémique. Si on dort bien, la consommation du glucose diminue pendant la nuit. Si l’on dort peu par contre, ce processus ne va plus s’effectuer correctement : « dès le réveil, nous chercherons à compenser ce manque d’énergie par des aliments caloriques et excitants (café, tabac…). Et comme le sucre appelle le sucre… nous aurons besoin d’en ingérer tout au long de la journée » explique la spécialiste. Selon une étude, priver un individu d’un tiers de son sommeil habituel lui fait consommer 500 calories en plus en moyenne ; principalement en glucides. Dans le sens inverse, ça marche aussi : si l’on diminue trop fortement les calories ingérées, la durée de sommeil va diminuer.

Les signaux alimentaires

Toujours selon l’experte, les hormones qui gèrent nos signaux alimentaires (sensation de faim, de satiété, etc.) dépendent aussi des rythmes physiologiques : « la ghréline, qui stimule l’appétit, est libérée durant la journée tandis que la leptine, hormone de la satiété, est synthétisée quand nous dormons. » Le taux de leptine est proportionnel à la durée du sommeil : et c’est celle-ci qui indique au cerveau d’arrêter la prise alimentaire et de relancer le métabolisme pour brûler les graisses. Idem dans l’autre sens : moins on dort, plus notre taux de ghréline augmente : c’est celle qui s’active pour pousser à la consommation et qui favorise aussi le stockage.

Comment favoriser un sommeil optimal ?

Toujours dans le livre Ma tête a faim, la spécialiste donne quelques conseils pour optimaliser son sommeil.

Faites un dîner léger et pas trop tardif

« Il est fortement déconseillé de consommer un repas copieux peu de temps avant le coucher. Lorsque vous mangez tard, comme dormir nécessite peu d’énergie, les calories ingérées ne sont pas brûlées mais stockées sous forme de graisse. »

Etablissez un couvre-feu « anti-cortisol » 1h30 avant le coucher

« Si cette hormone reste élevée, son antagonisme, la mélatonine, ne peut pas agir. Vous rencontrerez des difficultés à vous endormir et votre sommeil sera moins profond. » Pour contrôler ce cortisol, il faut évidemment éviter les excitants comme l’alcool, le café, le thé… mais aussi le chocolat et évitez d’augmenter votre température corporelle au moment de coucher : « Ne prenez pas de bain ou de douche chaude moins de 2h avant le coucher, restez au frais durant la nuit en modérant la température de votre chambre (entre 17 et 19° degré) » recommande entre autres la spécialiste.

Dormez dans l’obscurité

La baisse de luminosité stimule la production de la mélatonine, l’hormone du sommeil profond, d’où l’importance d’investir dans des stores bien opaques. Cette hormone a son pic de production vers 23h : « Si votre chambre se trouve à proximité de la fenêtre, fermez les volets, les stores ou les rideaux afin de ne pas être perturbé par les lumières extérieures ou le lever du soleil » explique Cathy Assenheim.

Plus d’infos

Dans son livre « Ma tête a faim », Cathy Assenheim évoque les kilos émotionnels, le surpoids de stress et les compulsions sucrées. Elle invite à mieux comprendre son corps et à reprendre le contrôle, sans faire régime.

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