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Témoignage: ““J’ai connu l’enfer, mais je suis enfin maman””

Justine Rossius
Votre cœur réclame un enfant, mais votre corps ne veut rien entendre. Et pendant ce temps-là, l’horloge biologique tourne. Esther nous raconte son parcours du combattant avant d’avoir enfin pu devenir maman.

"J’ai toujours rêvé d’être une maman jeune. Lorsque je suis tombée amoureuse de Didier, il y a dix ans, je ne voulais pas perdre de temps. Didier avait déjà 37 ans et un enfant d’une précédente relation. Mais lui aussi était prêt à être à nouveau papa. Étant donné que j’avais des règles très irrégulières, je suis allée voir ma gynécologue. Elle m’a prescrit des hormones, mais cela n’a servi à rien. Le docteur a constaté que, à cause d’une petite excroissance dans mon cerveau, je produisais trop de prolactine (l’hormone qui empêche que vous retombiez enceinte pendant que vous allaitez, ndlr). Un traitement médicamenteux pouvait y remédier, pourtant je ne tombais toujours pas enceinte. Didier était déjà papa d’une fille de 13 ans. Il nous semblait donc totalement superflu qu’il passe un test de fertilité. Mais ma gynécologue insista pour qu’il fasse cet examen.

 

Stérile

Lorsqu’on nous a annoncé les résultats, nous n’en avons pas cru nos oreilles. Didier était stérile! Un traitement contre le cancer qu’il avait suivi dix ans plus tôt, avait inhibé sa production de spermatozoïdes.

Mon désir d’enfant était si grand que Didier accepta de m’accompagner dans une clinique contre l’infertilité, pour pratiquer une insémination avec le sperme d’un donneur.

Mais après trois essais infructueux d’insémination artificielle, nous avons décidé d’abandonner. L’idée d’être inséminée par le sperme d’un autre homme que le mien, me donnait un sentiment désagréable. En revanche, je ne pouvais pas encore me résoudre à faire une croix sur mon rêve d’avoir un enfant. L’adoption nous semblait la meilleure option.

Nous avons donc décidé de nous porter candidats pour adopter un enfant du Kazakhstan. Nous avons entamé le processus dans un bon état d’esprit, mais au final, nous n’avons reçu qu’un avis neutre.

Le juge a réclamé une enquête plus approfondie avant de se prononcer. Une fois encore, nos projets d’avenir étaient brisés.

 

Un dernier sursaut d’espoir

Didier était devenu stérile suite aux rayons qu’il avait reçus lors de son traitement contre un cancer. Mais le spécialiste n’avait pas exclu que, trois ans plus tard, sa production de spermatozoïdes puisse à nouveau se relancer. Nous sommes donc retournés à la clinique de la fertilité et avons placé notre dernier espoir dans un traitement ICSI. Par trois fois, les médecins ont réussi à développer un embryon qui puisse être réimplanté en moi. Mais aucun de ces embryons n’a nidifié. Tout espoir de concevoir notre propre enfant était devenu vain. Pourtant, je ne pouvais me résigner à ne jamais être maman. J’ai donc convaincu Didier de faire cette enquête approfondie, nécessaire pour l’adoption. Et pour la première fois depuis toutes ces années, la chance était de notre côté. Il y a un peu plus de cinq ans, nous avons pu aller chercher notre fils adoptif, Yennis, au Kazakhstan. Mon cœur de maman s’est pleinement épanoui.

 

Une deuxième adoption

Mon rêve ultime avait toujours été d’avoir deux enfants. C’est pourquoi j’ai très vite suggéré que l’on adopte un deuxième enfant. Didier, en revanche, voulait encore essayer une toute dernière fois un traitement ICSI. À nouveau, nous avons entrepris cinq tentatives, sans succès. Le spécialiste était catégorique: il n’y avait quasi aucune chance que nous puissions un jour concevoir un enfant. Nous avons donc entamé une procédure d’adoption pour la deuxième fois. Nous nous sommes à nouveau plongés dans le carrousel administratif et lorsque notre dernier document fut en ordre, nous sommes partis quelques mois plus tard avec Yennis en vacances au soleil.

 

Les miracles arrivent

Notre séjour en Bulgarie devait être relaxant et agréable. Mais dès le premier jour, je ne me sentais pas bien. Didier n’y comprenait rien et moi non plus, je ne savais pas ce qui se passait. À notre retour, ma mère m’a conseillé de faire un test de grossesse. Je trouvais cette idée absurde, et j’ai cru halluciner en découvrant que le test était positif. Complètement abasourdie, j’ai immédiatement été faire une prise de sang.

Les médecins se trouvaient devant une énigme. Moi-même, je n’osais toujours pas croire à ce qui était en train de se passer. Mais les résultats ne mentaient pas. J’étais enceinte de neuf semaines.

Une semaine plus tard, j’ai passé ma première échographie et j’ai pu entendre le cœur de notre bébé. Et là, je me suis dit: les miracles existent! J’attendais un bébé. Les mois qui ont suivi n’ont pas été de tout repos. La grossesse a été difficile. Mais il y a un an et demi, notre fils Yaël est né, en excellente santé.

Dans notre entourage, beaucoup ont réagi de manière incrédule face à notre bébé miracle. Certaines personnes ont même émis des doutes sur la paternité de Didier. Mais Didier n’en a jamais douté une seconde. Yaël ressemble comme deux gouttes d’eau à son papa!"

 

Interviews: Jill De Bont. Photos: Thomas Vanhaute. Adaptation: Stéphanie Ciardiello. Coordination: Claire Debongnie.

 

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