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Témoignage: ““1 enfant meurt de la malaria toutes les 2 minutes dans le monde””

La rédaction
Ce 25 avril, c'est le World Malaria Day, une "Journée mondiale" pour souligner le travail des experts. Et rappeler le danger de la maladie: près de 500.000 enfants meurent chaque année de la malaria. Ça fait 1 mort toutes les deux minutes!

Sophie GSK Sophie Biernaux a 56 ans, elle est namuroise et maman de 5 enfants. Depuis 8 ans, elle est à la tête d'une équipe de recherche au sein du groupe pharmaceutique GSK, qui a développé le 1er vaccin mondial contre la malaria. Interview d'une superwoman qui ne se considère pas comme telle.

 

 

 

Mener une équipe qui a trouvé le 1er vaccin contre la malaria, ça le fait!

"J'en suis fière, oui, mais je m'estime surtout chanceuse. Les experts qui ont travaillé à la mise au point de ce vaccin sont des gens passionnés, investis, qui ont comme objectif d'avoir un réel impact sur la santé publique. Il y a plus de 100 personnes qui travaillent sur le vaccin, d'au moins 10 nationalités différentes, mais je ne dirige certainement pas 100 personnes.

Je me considère plus comme un chef d'orchestre qui a la chance de conduire une équipe vers un but ultime: implémenter un vaccin contre la malaria dans 42 pays d'Afrique.

 

Près de 500.000 enfants meurent chaque année de la malaria...

"Ça fait un décès toutes les deux minutes! En comparaison, l'épidémie d'Ebola de 2014-2015 a causé 11.000 décès. Ce serait fantastique que la communauté internationale ait autant d'attention pour la malaria. Dans le cas d'Ebola, certains professionnels de la santé sont revenus en Europe ou aux États-Unis en étant infectés, alors ça marque les esprits. Et puis, il y a cette idée qu'en tant que touristes, on peut se protéger facilement contre la malaria, en dormant sous une moustiquaire ou en avalant un comprimé. La malaria reste un problème africain."

 

Il aura fallu 30 ans pour développer un vaccin efficace...

 

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"C'est particulier à la malaria. La maladie est causée par un parasite, qui a deux hôtes: l'homme et le moustique. Il est très difficile de développer un vaccin contre un parasite, parce qu'il change d'aspect rapidement. Après des années de recherches et grâce à des technologies très avancées, nous sommes les premiers à avoir suscité chez l'enfant une réponse immunitaire positive qui le protégerait de ce parasite."

 

Ça, c'est la fin heureuse de l'histoire...

"Développer un vaccin est un parcours fait de petites étapes. Il y a d'abord eu les tests sur les animaux qui ont montré qu'on pouvait stimuler une réponse positive face au parasite. Puis, des tests sur des adultes de pays industrialisés...

Mais réaliser des tests sur des adultes européens ou américains qui n'ont jamais rencontré le parasite, ce n'est clairement pas suffisant.

Alors on a essayé de générer ce type de réponse chez des sujets vivant dans des régions d'Afrique exposées à la malaria. On a commencé avec des adultes, puis on est descendu en âge, pour tester le vaccin sur des enfants."

 

Et puis il y a eu un grand "waouh"!

"C’était en 2012! Après des années de recherches, on a entamé une étude de très grande ampleur sur le terrain: 15.000 enfants ont été vaccinés en Afrique subsaharienne, dans 11 centres de 7 pays différents. On a vu très vite que le vaccin était très bien toléré et qu'il était efficace sur cette population régulièrement piquée par des moustiques infectés.

Quand on a découvert les données avec les médecins africains, on était extrêmement émus. On avait dans nos mains un candidat vaccin qui pourrait sauver des vies d'enfants!

 

Concrètement, des enfants bénéficient du vaccin aujourd'hui?

 

GSK

"Pas encore. Il a fallu soumettre le dossier auprès des autorités européennes, qui ont remis une opinion positive en juillet 2015. Manquait alors une recommandation de l'OMS, qu'on a obtenue en janvier dernier. L'OMS implémentera le vaccin en version pilote, fin 2017-début 2018, dans certains pays et sur des enfants d'un certain âge, pour répondre aux questions qu'elle se pose encore. Le but, à terme, c'est de vacciner tous les enfants. Et là, on voudra être sur le terrain!"

 

Les leadeuses scientifiques comme vous sont rares, non?

"Plus on monte dans la hiérarchie d'une grande société pharmaceutique, moins il y a de femmes. Au niveau des directeurs, on est à un peu moins de 40 % mais si on vise les présidences ou vice-présidences, on tourne autour de 25 % de femmes. Quand j'ai commencé la Biologie à l'Université de Namur, les filles étaient nombreuses, mais déjà moins représentées en fin de licences. Et encore moins dans le cadre du Doctorat!"

 

Mener de front carrière scientifique et job de maman est compliqué...

"C'est possible! Acrobatique, mais possible! Et j'admire les femmes qui relèvent le défi. J'ai 5 enfants: 3 filles, 2 garçons. Quand ils étaient petits, j'ai dû faire une croix sur mes loisirs... Il était par exemple inenvisageable que je suive des cours de fitness. À une époque, j'ai beaucoup culpabilisé, je travaillais beaucoup, je voyageais beaucoup, mais les enfants voient les choses différemment.

Quand je prenais l'avion pour Genève, à leurs yeux, c'est comme si j'allais travailler à Arlon. La seule chose qui leur a manqué, ce sont les grandes vacances. C'est sûr qu'ils ont multiplié les stages...

 

Des vaccins pour se protéger, chez nous

Sophie Biernaux le rappelle, la vaccination est essentielle pour contrer et éradiquer certaines maladies. "Dans le cas de la malaria, le vaccin ne remplacera pas les moustiquaires imprégnées ni le diagnostic rapide de la maladie, mais il est essentiel pour la faire reculer. Des maladies comme la diphtérie, la polio ou le tétanos ont pratiquement disparu grâce à la vaccination. Je suis inquiète d'entendre autour de moi des discours anti-vaccination. Prenons le cas du cancer du col de l'utérus. L'efficacité du vaccin est reconnue et les effets secondaires minimes.

On a la chance de pouvoir protéger contre un cancer qui tue des femmes. Les professionnels de la santé, les mamans et les jeunes filles doivent absolument se sentir concernés par ce vaccin!

 

Plus d'infos sur la vaccination en cliquant sur www.vaccination-info.be.

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