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Le CETA pour les nulles

On est fières de notre petite Wallonie qui se dresse contre les géants Union Européenne et Canada... Un certain Paul Magnette a dit non au CETA. Trop la classe! Mais, en fait, c'est quoi le CETA? 

De son nom complet, l'Accord Économique et Commercial Global est un traité négocié entre l'Union Européenne et le Canada. C'est le gros méchant vilain depuis quelque temps avec son copain américain, le TTIP. Et en disant non, la Wallonie met en danger le sommet Europe-Canada qui devait avoir lieu ce jeudi 27 octobre. 

 

La promesse du CETA

Ce qui nous est vendu, c'est un traité qui permettra aux entreprises de l'Union Européennes d'avoir plus de débouchés commerciaux au Canada, tout en soutenant la création d'emplois en Europe. Il supprimera les droits de douane, ouvrira les marchés... L'accord doit aussi respecter les normes européennes telles que la sécurité alimentaire et les droits des travailleurs. 

 

Une jolie promesse donc! Mais pourquoi alors Paul Magnette et une grande frange de la population se dressent contre ce traité? Sans doute, parce qu'en tant que bon co-contractant, il a bien lu les notes de bas de page... Lui, ainsi qu'une bonne partie de la population. Ce qu'ils y ont lu, c'est que ce traité n'a finalement rien à voir avec l'intérêt du peuple! 

 

Problème 1: la ratification

Ce qui dérange le plus Paul Magnette, ministre-président de Wallonie, c'est la façon dont tout cela est géré. Pour lui, le plus important c'est le principe démocratique. Il n'apprécie pas qu'on lui force la main. S'il y a un parlement et s'il y a un pouvoir démocratique, il faut l'utiliser! Selon son parti, le PS, plusieurs semaines de négociations sont encore nécessaire, ainsi que l'appel à des experts pour être certains de ne pas être dupé par le traité. En bref, la façon de faire ne convient pas à Paul Magnette: 

Je n'aime pas quand la discussion commence à glisser vers la menace. Je trouve que ce n'est pas digne d'un débat démocratique.

 

Au-delà de ça, les citoyens sont inquiets de voir que les négociations se déroulent dans l'opacité la plus totale. 

 

Problème 2: la démocratie

Il y a déjà un souci démocratique au moment de la ratification du contrat (voir ci-dessus), mais dans le contenu même, il y a lieu de s'inquiéter! Ce traité empêcherait un état membre de l'Union Européenne de s'opposer à une règle imposée par le CETA et n'importe quelle entreprise ou multinationale se sentant lésée serait en droit d'attaquer ce fameux état. Il y aurait en effet un système parallèle de tribunaux privés sans contrôle démocratique. 

 

Problème 3: les entreprises locales

Bien sûr, la Wallonie doit commercer avec l'étranger, exporter et attirer des investisseurs étrangers comme le dit Paul Magnette. 

Nous sommes un partenaire commercial important du Canada, (...) même sans le CETA, et nous ne sommes pas en train de nous refermer sur nous-même comme certains le disent."

 

Mais le CETA mettrait en concurrence directe les agriculteurs européens et canadiens grâce à la suppression des droits de douane et grâce à la hausse des importations autorisées. Les éleveurs européens n'ont vraiment pas besoin de voir débarquer de la viande canadienne... Les défis internes à l'UE sont déjà suffisants pour eux! On comprend bien que ce traité ne va pas du tout dans le sens d'une agriculture à taille humaine, saine et raisonnée. Et qui est en totale contradiction avec les consciences actuelles. 

 

Problème 4: l'environnement et la santé

Ce traité doit supprimer les barrières tarifaires au commerce mais aussi uniformiser les normes sociales et environnementales. La peur de ce côté-ci de l'Atlantique est de voir débarquer tout ce qui est interdit jusqu'ici: OGM, poulet chloré, porcs aux hormones, etc. Une importation qui serait sans retour possible. Il faut en effet rappeler que le Canada est le cinquième plus gros producteur d'OGM au monde, les États-Unis tenant la première place du podium (coucou le TTIP), selon les chiffres présentés sur le site officiel d'information sur les OGM

 

L'Union Européenne applique par exemple le principe de précaution qui interdit un produit sur le marché tant qu'on n'est pas sûrs de sa non-dangerosité pour la santé ou l'environnement. Le Canada applique lui le principe inverse: tant qu'on n'a pas prouvé sa dangerosité, le produit est permis. On s'inquiète de savoir quel principe sera adopté suite au CETA... 

 

Enfin, lors de la COP 21 a été signé "l'accord de Paris". Il s'agit d'un accord sur le climat qui engagent le monde à limiter la hausse des températures à un certain seuil. Mais aucune contrainte environnementale ne paraîtrait dans le texte du CETA. beaucoup s'inquiètent dès lors de voir cet accord déjà enterré!  

 

Problème 5: le résultat

Et tout ça pour quoi? Le résultat au niveau du PIB est loin d'être garanti! Si on fait déjà du commerce avec le Canada, on est en droit de se demander ce qu'apporterait en plus ce traité, si ce n'est des liens autour des poignets des états membres de l'Union Européenne. 

 

 

Et pour comprendre ce qu'est le TTIP, c'est par ici!

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