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© TheWildGirl

““Aujourd’hui, j’ai été agressée””, la blogueuse TheWildGirl raconte

La rédaction
Alors qu'elle marche en pleine journée dans les rues de la capitale, Vanessa, aussi connue sour le pseudo TheWildGirl, est agressée. Malgré les gens qui l'entourent, personne ne réagit. Une situation malheureusement trop commune qui ne peut plus durer.

Un mardi 13h, sur la jolie chaussée d'Alsemberg, Vanessa s'aventure à Uccle les bras chargés de paquets. À la vue d'un groupe de garçons, elle décide de les contourner. Mais l'un d'eux se précipite derrière elle et lui donne une violente fessée. Elle crie. Mais personne ne bouge. 

 

"J’ai regardé autour de moi, des gens de tout âge me fixaient, mal à l’aise, mais personne n’a rien dit, personne n’a rien fait. J’étais un peu sonnée, j’avais envie de pleurer, mais je voulais me 'mettre à l’abri' donc j’ai continué mon chemin, j’ai tourné dans la première rue, j’ai lâché mes sacs et j’ai essayé de respirer.

 

À ce moment-là, je me suis retournée et il était là, il était encore là.

 

J’ai vraiment eu peur, il y avait beaucoup moins de passage, donc j’ai crié de toutes mes forces. J’ai l’impression, qu’il s’est passé une éternité avant qu’il parte enfin".. Après le choc, Vanessa prévient ses proches et retourne travailler. Mais le soir, en rentrant chez elle, elle réalise ce qu'il s'est passé. 

J’ai été envahie par beaucoup de sentiments différents. J’étais en colère. Comment cela peut-il m’arriver, alors que je suis TOUJOURS en alerte, que je m’habille en fonction d’eux, que je marche sur tel trottoir en fonction d’eux, que je baisse des fois les yeux quand je suis seule en fonction d’eux. Là, j’ai eu honte. 

 

La jeune femme se remémore des souvenirs difficiles. Une tentative d'enlèvement quand elle était ado, ces gens qui la traitent de pute dans la rue. Et puis elle a ce réflexe que beaucoup d'autres auraient aussi: remettre en cause sa tenue, se demander si elle n'est pas trop aguichante. Mais elle se rend très vite compte que ce n'est pas elle le problème. 

 

J’ai envie de vomir. J’ai littéralement envie de vomir. Je me dégoûte d’avoir pu penser ça pendant un instant, je me dégoûte de ne pas avoir réussi à l’empêcher de me toucher et je me dégoûte de vivre avec cette peur depuis toujours. 

 

A-t-elle besoin de se faire violer pour vous faire réagir?

Vanessa met le doigt sur un point douloureux. "J’entends déjà les haineux dire 'quel foin pour quelqu’un qui ne s’est pas faite violer !'. En effet, il n’y a pas eu d’acte de pénétration. Pardon, je suis désolée. Du coup, je vais apprendre à vivre avec ce sentiment ignoble qui m’habite et je vais également oublier à quel point je me sens salie par cet homme.

Je vais faire comme si de rien n’était et je vais juste attendre que le prochain recommence. Le prochain va peut-être mettre sa main dans mon soutien-gorge et le suivant avec un peu de chance, va peut-être enfin me violer complètement. 

Est-ce que du coup, là ça va? C’est bon, c’est assez grave pour qu’on se bouge? C’est assez grave pour que mon entourage masculin (mec, amis, famille, etc..) se sente enfin concerné quand je me fais harceler dans la rue? (...)

J’attends que vous réagissiez enfin, que le bon choix soit fait, pour une fois. Prenez vos couilles en main et ouvrez les yeux. 

Mes petits gars, ces femmes qui se font agresser chaque jour, ce sont vos mères, ce sont vos soeurs, ce sont vos femmes. Oui, ça change pas mal la donne du coup hein ? 

Et pour tous les autres, ceux qui m’aiment et me respectent, mes amours, mes amis, père et frères. Je vous demande la même chose. SVP réagissez !!! Je sais que cela vous fais souffrir également, mais si on ne dit rien, si on continue comme ça, tout continuera comme à son habitude. On ne peut pas changer ces pervers détraqués, mais on peut au moins essayer de les mettre hors circuit en les dénonçant, en réagissant". 

 

Signé Vanessa, une jeune bruxelloise de 28 ans qui ne veut plus jamais être touchée et agressée dans la rue par des milliers d’inconnus. 

 

Le message est clair et ne nécessite pas de commentaire. Mais il doit être entendu et partagé. Le silence n'est pas la solution. Réagir, c'est déjà agir. 

 

La violence, parlons-en:

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