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© Rosan Harmens

Un poème sur les poils?

Des poèmes sur la nature, sur l'amour ou les animaux, on connaît déjà. Mais quand la toile s'enflamme pour un poème dédié aux poils, nous, ça nous titille!

Tout commence au cinéma

 

C'est alors qu'elle est au cinéma avec un pote, que Naina Kataria, une jeune auteure indienne de 22 ans, fait une remarque bien placée à propos d'une pub pour les rasoirs féminins. Selon elle, les célébrités ne devraient pas promouvoir qu'elles sont parfaites et sans défauts. Car qu'on se le dise, l'haleine matinale de Victoria Beckham ne diffère en rien de la votre!

 

En guide de réponse, le mec qui l'accompagne lui répond simplement qu'elle est trop féministe, voilà tout. Interloquée, elle se met à réfléchir au fait que les hommes n'ont aucunes idées de ce que nous endurons pour nous débarasser du cadeau redoutable, et redouté, de mère nature: les poils! Maillot, aisselles, jambes, lèvres... on ne connaît que trop bien la douleur infligée par la cire sur chaque centimètre carré de notre corps.

 

«Quand un homme me dit que je suis belle... je lui lance le défi d’attendre jusqu’à ce que mes poils repoussent.»

 

Naina a alors eu l'idée d'écrire un poème dédié aux poils et aux dictats de la mode. Des dictats qu'elle aimerait faire tomber pour que les hommes prennent conscience du nombre d'heures passées à "souffrir pour être belle". Une façon de leur faire mieux apprécier nos jambes douces et soyeuses mais aussi de leurs faire aimer nos poils et nos imperfections.

 

Le poème "Quand un homme me dit que je suis belle"

Le poème a originalement été écrit en anglais sur la page Facebook de Naina. Il a été liké par pas moins de 38 000 personnes et partagé plus de 9 200 fois. De quoi prouver que l'épineux sujet de la pilosité reste, encore et toujours, ultra sensible.

 

 

En voilà une version traduite en français:

 

Quand un homme me dit 
que je suis belle
Je ne le crois pas.
À la place, je revis mes années lycée
Où quels que soient mes succès
J’étais toujours la fille à moustache
Il ne sait pas ce que ça fait
de grandir dans votre famille maternelle
Où votre corps est le seul
Qui porte fièrement le X de votre père
Tandis que le X de votre mère ne fait rien et se plaint
C’est anti-féminin
Il ne connaît pas l’adolescente
Qui comblait ses envies
Par des consolations vides
D’être aimée pour qui elle était –un jour. 
Il ne connaît pas l’hypocrisie.
Il ne connaît pas le monde 
qui vous dit «soyez vous-même» 
et vous vend un joli tableau nuancé 
dans ce même putain de souffle 
Il ne connaît pas la cire chaude et le laser
dont la seule raison d’être est 
de remplacer votre peau innocente
par sa propre marque de féminité
Il ne connaît ni Veet ni le décolorant 
Qui déracinent vos poils robustes
Au nom de l’hygiène
L’hygiène, qui, lorsqu’elle est suivie par les hommes
les rend gays et efféminés 
Il ne sait pas comment les sourcils indisciplinés sont domestiqués
et comment les monosourcils meurent silencieusement
Tout cela pour préserver la beauté
Et les miracles douloureux qui se produisent
Derrière les portes marquées 
«INTERDIT AUX HOMMES»
Alors quand un homme me dit que je suis belle
Je lui envoie un sourire; un sourire qui est resté
Après tout ce que la bandelette a arraché
Et je le défie
D’attendre 
Jusqu’à ce que mes poils repoussent

 

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