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Mon esthéticienne s’appelle Patrick

La petite trentaine, des airs de Ryan Gosling et les mains super douces, Patrick fait figure d'originalité dans le centre d'esthétique où il travaille... avec sa chérie! Massage, manucure, conseils make-up: il a tous les talents.

Mais comment êtes-vous devenu esthéticien?

Il y a dix ans, j'ai repris la boutique de vêtements de ma mère. Mais le secteur a connu plusieurs crises et les difficultés se sont accumulées. Entretemps, j'ai rencontré Aurélie, qui était esthéticienne à Ciney. J'ai tout de suite été fasciné par ce qu'elle faisait. Je trouvais qu'elle avait de l'or dans les doigts. Je lui ai proposé d'ouvrir une cabine d'esthétique dans mon magasin et de lancer avec moi un concept hybride de boutique-soins. Directement, il y a eu un grand engouement pour les soins qu'Aurélie proposait. Et c'est elle qui m'a donné envie de me lancer dans l'aventure.

 

C'est elle aussi qui vous a appris les techniques de massages et de soins?

Non, j'ai commencé par un week-end de formation qui a été une révélation pour moi. Je me suis découvert une véritable passion pour le massage, j'aime les choses qui se passent pendant un massage, les sensations que ça procure. À la personne que je masse, bien sûr, mais d'abord à moi. C'est peut-être un peu égoïste, mais donner un massage me détend. Les positions sont hyper importantes. C’est comme un art martial.

 

Étiez-vous le seul homme à suivre ces cours?

Pas du tout! J'ai suivi plusieurs formations où l'on était plusieurs hommes. D'ailleurs, beaucoup de femmes ont l'impression que le massage sera plus fort s'il est donné par un homme, ce qui n'est pas forcément vrai. Je me suis également intéressé aux techniques utilisées partout dans le monde. L'idée, c'était de me construire une sorte de grande boîte à outils, avec plein de techniques différentes, qui me permettent de m'adapter à toutes les envies ou besoins des clients. Je mixe les techniques et ça devient un massage unique pour chaque personne.

 

patrick esthéticienne 2

 

Vous êtes aussi devenu un expert en manucure!

À la boutique, la demande était de plus en plus forte pour les soins et ça me frustrait de devoir dire non aux clients par manque de place. Donc cette fois, ce n'était plus par envie mais davantage par nécessité que je me suis inscrit dans une formation de manucure et pédicure. Ce qui n'a pas été sans mal.

 

Parce que vous étiez un homme?

Oui. J'ai dû chercher longtemps avant de trouver, car il ne fallait pas que la présence d'un homme gêne le groupe. J'étais seul parmi toutes les femmes. Pour chaque formation, je devais attendre que les groupes soient formés et s'il restait une place et que les esthéticiennes donnaient leur accord, alors je pouvais participer. Si elles refusaient, j'étais recalé. La première formation en pédicure et manucure que j'ai suivie a aussi été une révélation: j'ai découvert que j'aimais m'occuper des gens, voir la cliente repartir avec de jolies mains, le sourire aux lèvres. Même si en massage, le contact est très fort, puisque je touche la personne partout, en manucure et pédicure, le contact est plus fort encore, car on est face-à-face, on discute... Quand je masse, il y a moins d’échange verbal.

 

Aurélie n'a jamais été jalouse?

Boh, un tout petit peu, pour le fun, lorsque je travaillais à l'Aspria (un centre de bien-être réputé à Bruxelles), car j'étais le seul homme de l'équipe parmi toutes les esthéticiennes. Mais elle n'a jamais été jalouse du fait que je prenne soin d'autres femmes ou que je les masse, car cela reste professionnel, sans aucune ambiguïté.

Moi par contre, je ne sais pas comment je réagirais si c'était l’inverse, et qu'elle passait ses journées à masser des hommes, j'avoue (rires). 

Aujourd'hui, j'ai arrêté de travailler en complément le soir et le week-end, car dans quelques semaines, nous allons avoir notre deuxième enfant et j'ai envie de passer plus de temps en famille.

 

Les femmes qui viennent pour la première fois ne sont-elles pas surprises de vous trouver là?

Au début, ça fait sourire, c'est vrai. Il faut dire que le secteur esthétique est assez fermé et souffre de stéréotypes, notamment celui de l'esthéticienne un peu bêbête qui ne sait rien faire d'autre. Les soins, ça reste un milieu très féminin. Quand je fais une manucure, les clientes n'ont pas confiance la première fois, elles pensent qu'une femme le fera mieux. Un masseur, par contre, a une image plus professionnelle, presque thérapeutique, alors qu'une masseuse, ça a une connotation péjorative. 

 

Travailler avec votre amoureuse, ça vous plait?

Carrément! C'est génial, nous deux, on fonctionne super bien. Et si on est fâchés, par exemple, on a toute la journée pour digérer le truc car on se voit le midi, on se croise entre les soins, on a le temps de décanter et finalement, on n'est plus fâchés le soir quand on rentre du boulot. Et puis, c'est gai aussi d’avoir des projets communs. Moi, j'adore!

 

Patrick (et Aurélie). "Elles disent", 13, rue Louis Thys 1150 Woluwe-Saint-Pierre. Info@ellesdisent.be, 02/771.17.33., www.ellesdisent.be.
 

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