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© Close up of a shoemaker taking measurements for making a shoe

Aux USA, les branchées s’arrachent les ““mocassins belges””... et on ne savait même pas que ça existait

Kathleen Wuyard

Dans le petit monde de la mode, la réputation de Leandra Cohen, la fondatrice de Man Repeller, en tant que papesse des branchées, n’est plus à faire. Elle prédit les tendances avant même qu’elles ne soient portées, et a récemment mis en avant les “mocassins belges”, un modèle de mocassin dont on a appris l’existence par la même occasion.


En effet, quand il s’agit d’exporter nos talents à l’étranger, c’est toujours autour de l’assiette que ça tourne, et les Etats-Unis comptent leur lot de vendeurs ambulants de “Belgian waffles”, de bars dédiés aux “Trappist beers” ou encore de “Belgian restaurants” mettant moules-frites et autres spécialités du plat pays à la carte. La mode, par contre? Si les 6 d’Anvers gardent un statut culte auprès des modeuses qui connaissent leurs classiques, du reste, contrairement à la France et à ses bérets, on ne peut pas vraiment dire qu’un accessoire belge particulièrement reconnaissable soit plébiscité. Ou du moins, c’est ce qu’on pensait avant de découvrir le dernier “gift guide” de Man Repeller: en bonne place de la liste, entre un vase en acrylique Mondri et une pochette en satin Dries Van Noten, des “Belgian loafers”, soit des “mocassins belges” à imprimé tartan. Il n’en fallait pas plus pour qu’on décide de mener l’enquête sur cette tendance qui nous avait totalement échappé.

 

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Un symbole de statut


Et pourtant, elle ne date pas d’hier: Belgian Shoes, la marque à l’origine du modèle, se vante en effet de fabriquer des souliers de qualité depuis plus de 300 ans, rien que ça. Le credo d’Henri Bendel, fondateur du label?

Un travail d’orfèvre réalisé à la main avec les cuirs de meilleure qualité pour assurer une tenue longue et confortable à chaque modèle”.


Bon, mais ça ressemble à quoi du coup ces mocassins belges? Un peu aux mocassins de votre Mamy Micheline, mais en cuir, pour passer sans souci du salon aux pavés de la ville. Semelle confortable, talon modeste et petit nœud discret sur le rabat: le modèle est on ne peut plus sage, carrément rétro, et franchement pas donné: compter 450 dollars tout de même pour s’offrir une paire de pantoufles d’extérieur.

 

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Zinzin, ces Américains? Il s’avère, après des recherches plus approfondies, que le terme “Belgian Shoes” désigne des chaussures fabriquées à Izegem, en Flandre de l’ouest, et connues pour le petit nœud qui orne le rabat. Elles ont été conçues par Henri Bendel, nul autre que le neveu du fondateur du magasin chic éponyme de New-York, qui a établi sa boutique de chaussures à Manhattan en 1955, quand la famille Bendel a vendu le grand magasin Henri Bendel à des investisseurs. En 1964, Henri Bendel second du nom, le créateur de Belgian Shoes, a été fait Chevalier de l’Ordre de Léopold en remerciement des services rendus à l’industrie belge de la chaussure.

 

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Quant au prix plutôt exorbitant de ces souliers belges, il s’expliquerait par la clientèle visée: les Belgian shoes seraient en effet considérées comme un symbole de statut parmi la richesse de l’Upper East Side et des Hamptons. Un des aficionados les plus célèbres n’étant autre que Bernie Madoff, auteur du plus vaste schème de Ponzi de l’Histoire, et ayant détourné des milliards de dollars avant sa chute en novembre 2008. Qui eût cru que l’humble soulier belge, relativement inconnu dans son pays d’origine, avait une histoire si riche?

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