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Après avoir banni l’anorexie des podiums, le syndicat US de la mode veut y voir plus de rondes

Kathleen Wuyard

En 2007, le Conseil des designers de mode américain (CFDA) avait fait des vagues en signant une charte visant à mieux détecter et prévenir les troubles alimentaires des mannequins. La nouvelle bonne résolution du syndicat américain de la mode? Réclamer plus de rondes sur les podiums.


En effet, si les mannequins anorexiques n’y sont (en théorie du moins) plus les bienvenues, la maigreur reste de mise, avec des couturiers qui envoient sur le podium clavicules et crêtes illiaques saillantes en plus de leurs vêtements. Des filles émaciées aux silhouettes inatteignables, qui ont pourtant les faveurs des designers, convaincus que leurs vêtements rendent mieux sur elles, mais aussi en recherche de mannequins similaires, qui ne se font pas trop remarquer sur le podium afin que toute l’attention reste sur les vêtements qui défilent. Sauf qu’en 2019, une série de mouvements d’affirmation de soi sont passés par là, #MeToo et #TimesUp ayant entrainé dans leurs sillages respectifs une déferlante de body positivisme. Dont les répercussions se sont faites ressentir jusqu’au Conseil des designers de mode américain, qui a commencé l’année en suggérant une bonne résolution à ses membres: envoyer plus de mannequins rondes sur les podiums.

Marc Karimzadeh et Nicky Campbell, responsable de la communication et chargé de communication du CFDA, soulignent ainsi que “nous commençons à voir des signes qui montrent que la mode bouge dans la bonne direction. Des créateurs comme Michael Kors et Christian Siriano travaillent avec des mannequins qui font entorse à la tradition”. La tradition en question étant donc une maigreur extrême tout sauf saine, que le CFDA aimerait voir remplacée par des corps plus sains et représentatifs de la majorité des femmes.

L’approche positive du corps est importante dans la mode et nous voulons voir plus de designers et de maisons y adhérer en 2019.


Sauf que dans le microcosme très fermé de la mode, les mentalités sont compliquées à changer, à commencer par celle du CFDA lui-même. En effet, pour stimuler les créateurs, le syndicat de la mode américain cite en exemple Ashley Graham (taille 48), Candice Huffine (44) et Paloma Elsesser (44-46). Des mannequins que le CFDA qualifie de “grande taille”... alors même qu’elles sont pile dans la moyenne américaine, puisque 68 % des femmes américaines mettent des vêtements allant au-delà du 44. Reste que si le chemin de l’enfer est pavé de bonnes intentions, au moins, le CFDA affirme vouloir aller dans la bonne voie: “l’an dernier, nous avons mis davantage l’accent sur la diversité des tailles, et cela va rester un sujet d’attention pour nous”.

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