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© Unsplash

Il crée une typographie inclusive et reçoit un prix spécial humanité

Manon de Meersman

Tristan Bartonoli, un jeune étudiant à la HEAD, l’école des Hautes Etudes Appliquées du Droit, a eu la merveilleuse idée de créer une typographie non-genrée célébrant l’inclusivité. Une initiative applaudie et récompensée par la Croix Rouge avec le Prix Art Humanité 2020.


On a beau évoquer l’inclusivité, nos tournures de phrases et notre manière d’écrire ont souvent tendance à se laisser aller aux habitudes imposées par la langue françaises et ses normes grammaticales. Et puis, aussi, avouons-le, nos claviers d’ordinateurs ne nous permettent pas de raccourcis pour parler inclusivement, à moins d’user “.” ou “-” pour marquer à la fois le masculin et le féminin d’un seul et même mot. Pour ne plus faire face à cette contorsion orthographique rappelant malgré elle ces bons vieux hiéroglyphes, Tristan Bartolini a eu l’ingénieuse idée de créer une typo inclusive, comprenant pas moins de 40 caractères non-genrés.

 

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Un thème au service d’une cause


Après avoir suivi un cursus en graphisme, Tristan Bartolini a rejoint la HEAD, où il se pique aux joies de la typographie, à tel point qu’il en tombe fou amoureux. “C’est une activité sans fin, quasi méditative. Il y a toujours une courbe à rectifier. J’adore. On s’immerge corps et âme dans ce travail. D’abord, j’ai redessiné des lettres qui existaient déjà. Et puis j’ai voulu m’échapper de l’alphabet”, confie-t-il à La Tribune de Genève. Pour son mémoire, le jeune homme se lance alors dans la grande recherche d’un sujet, “un thème au service d’une cause, en accord avec mes engagements et convictions”, précise-t-il. C’est alors que lui vient l’idée d’une police de caractères inclusive.

L’idée m’est tombée du ciel. Il y avait beaucoup de débats autour de l’écriture épicène. Elle devenait de plus en plus fréquente dans les documents administratifs, les publicités. Je me suis dit que ce n’était pas qu’une affaire de linguistes, que l’on pouvait amener des solutions graphiques”. 


Le résultat nous offre une fusion parfaite de plusieurs lettres; une étreinte nouvelle tantôt entre le E et le A, tantôt entre le P et le M, tantôt entre le HO et le FE. Un terrain d’entente enfin trouvé entre le féminin et le masculin, auquel s’ajoute l’esthétique subtile imaginée, elle aussi, par Tristan.  “Il me fallait une systématique. J’avais un critère de base: la visibilité. Je voulais des caractères évidents, pratiques, faciles d’utilisation. J’ai opéré d’interminables allers-retours, en poussant l’expérimentation au plus complexe pour souvent revenir au plus simple”, explique-t-il.

Un nouvel outil de communication


Une telle initiative apporte un vent de fraîcheur au monde de la typographie et de l’inclusivité. Récompensé par le prix le Prix Art Humanité 2020 de la Croix Rouge, le projet du jeune homme a su séduire par son caractère nouveau et innovant, dans l’air du temps et de la société. “J’aimerais que ce projet ne soit qu’un début. Ce système de caractères peut s’adapter à d’autres polices d’écriture. Dès lors, ce serait bien que des typographes intègrent mes signes dans leurs propres créations. J’ai simplement créé un outil de communication. D’autres pourraient l’utiliser pour faire passer un message”, a-t-il conclu.

De manière générale, Tristan Bartolini est loin d’être le seul à travailler sur la thématique de la typographie inclusive. La preuve en est par exemple avec le site GenderFluid qui prône ce sujet comme un véritable mouvement. Derrière celui-ci, on retrouve d’ailleurs de nombreuses personnes vouant de profondes recherches à la nécessité de migrer vers une typographie inclusive à l’heure actuelle.

Source: La Tribune de Genève

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