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© BRAZIL - 2019/04/01: In this photo illustration Tinder logo seen displayed on a smartphone. (Photo Illustration by Rafael Henrique/SOPA Images/LightRocket via Getty Images)

Match Group avoue ne pas empêcher les déliquants sexuels de s’inscrire sur Tinder et OKCupid

Kathleen Wuyard

Outre-Atlantique, une enquête d’envergure réalisée par BuzzFeed, ProPublica et Columbia Journalism Investigations a mis à jour plus de 150 cas d’agression sexuelle impliquant des applications de rencontres. Plus préoccupant? 10% au moins auraient été commises par des utilisateurs déjà accusés voire reconnus coupables d’agression sexuelle. La réponse de Match Group, auquel appartiennent notamment Tinder et OKCupid: “il y a d’office des délinquants sexuels enregistrés sur nos applications gratuites”.


Il y a autant de raisons différentes de s’inscrire sur une app’ de rencontres que de profils. On y vient pour trouver l’amour d’une vie ou d’un soir, pour réchauffer son coeur ou ses draps, ou simplement pour rebooster son estime de soi... Mais certainement pas pour être la cible de prédateurs sexuels et risquer de se faire agresser. Et pourtant, c’est ce qui serait arrivé à au moins 150 utilisateurs et utilisatrices de Tinder, OKCupid ou encore Plenty of Fish ayant choisi de porter plainte à la police. La faute à pas de chance? À un manque de vigilance, plutôt: contacté en réponse aux résultats de l’enquête, un responsable communication de Match Group, leader du marché du dating en ligne à qui appartiennent notamment les applications susmentionnées, a cru bon d’affirmer “qu’il y a d’office des délinquants sexuels enregistrés sur nos applications gratuites”.

“Malhonnête et inexact”


Ah ben oui, parce que swiper en toute sécurité, visiblement, c’est plus cher. Selon l’enquête, les applications du groupe n’effectueraient pas de vérification des antécédents criminels des utilisateurs. Tout juste si on demande aux personnes qui s’inscrivent d’assurer de ne pas avoir commis “un crime ou un acte criminel (ou un crime de gravité similaire), un crime sexuel ou un crime impliquant la violence”. Une approche qui a notamment permis à Mark Papamechail, condamné à trois reprises pour viol, de s’inscrire sur Plenty of Fish et d’y rencontrer Susan Deveau, qui l’a accusé de viol peu de temps après leur rencontre, devenant ainsi la deuxième utilisatrice du site de rencontres à le faire. Si un porte-parole de Match Group a qualifié le rapport de “malhonnête” et “inexact”, il s’est toutefois gardé de répondre aux faits spécifiques d’accusations relatés. Mais à toutefois livré une remarque qui donne envie de tourner 7 fois son pouce avant de swiper. S’il n’est pas possible d’instaurer un protocole de screening des utilisateurs des plateformes, c’est parce que ces dernières ne récoltent pas assez d’informations de la part de leurs utilisateurs. Résultat?

Il y a d’office des délinquants sexuels enregistrés sur nos applications gratuites”


Et d’ajouter toutefois que cela ne revient pas à dire qu’ils ferment l’oeil sur la problématique. “Nous ne tolérons pas les délinquants sexuels sur notre site. Il est aussi scandaleux qu’erroné de dire que nous connaissons l’existence de tels délinquants sur notre site et que nous ne faisons pas tout pour les en exclure. Nous continuerons de déployer de nouveaux outils pour éliminer les mauvais acteurs, y compris les utilisateurs de nos produits gratuits tels que Tinder, Plenty of Fish et OkCupid, pour lesquels nous ne sommes pas en mesure d’obtenir des informations suffisantes et fiables pour effectuer des vérifications approfondies des antécédents”.

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