Qui est Ngozi Okonjo-Iweala, 1e femme (et 1e africaine) à la tête de l’OMC
S’il y a de fortes chances pour que son nom ne vous évoque rien, Ngozi Okonjo-Iweala est pourtant une des femmes les plus puissantes de son pays d’origine, le Nigeria. Et désormais aussi du monde, puisqu’elle vient de prendre la tête de l’OMC.
Une dirigeante historique pour l’Organisation Mondiale du Commerce puisque c’est la première fois qu’elle a une femme à sa tête. Et parce que pour les premières fois aussi, mieux vaut deux fois qu’une, Ngozi Okonjo-Iweala est non seulement la première femme mais aussi la première africaine à la tête de l’OMC. Une fonction qu’elle démarrera le 1er mars prochain, avec un premier mandat, renouvelable, prévu jusqu’au 31 août 2025.
Ngozi Okonjo-Iweala, une icône qui divise
Relativement inconnue sous nos latitudes jusqu’à l’annonce de ses nouvelles fonctions, Ngozi Okonjo-Iweala est pourtant une femme de tête, qui n’en est pas à son premier mandat prestigieux. Âgée de 66 ans, cette économiste de talent a occupé à deux reprises le poste de Ministre des Finances du Nigeria, après avoir commencé sa carrière dans les 80s à la Banque mondiale, rien que ça. Nulle doute que forte de ses 25 ans d’expérience au sein de cette institution, Ngozi Okonjo-Iweala saura mener de main de maître l’OMC. Même si, en marge des applaudissements suscités par cette nomination historique, elle divise aussi.
En effet, si Idayat Hassan, directrice du Centre pour la Démocratie et le Développement nigérian, a affirmé à nos confrères de l’AFP que l’élue était “pas juste aimée mais adorée” dans son pays d’origine, pour l’Américaine Sarah Chayes, auteur du livre d’enquête sur la corruption “Voleurs d’Etat”, c’est “une honte qu’elle puisse être retenue pour ce rôle”, citant le chiffre ahurissant de “près d’un milliard de dollars” qui disparaissait chaque mois des caisses de l’Etat lorsque Ngozi Okonjo-Iweala était Ministre des Finances au Nigeria. Des disparitions colossales pour lesquelles l’ancienne ministre n’a toutefois jamais été poursuivie par la justice.
Des réformes d’envergure
Vivant de longue date aux Etats-Unis, elle a pu compter pour sa nomination sur le soutien du nouveau Président, Joe Biden, alors même que Donald Trump s’y était opposé, laissant l’OMC sans président depuis que l’ancien, Roberto Azevêdo avait démissionné en août 2020. Prenant la tête de l’organisation en pleine crise économique et sanitaire, sa nouvelle dirigeante a affirmé vouloir entreprendre des réformes “profondes et d’envergure” de l’OMC, même si ce ne serait “pas facile vu le manque de confiance de certains de ses membres”, ajoutant que l’OMC devait bénéficier à tous ses membres, et pas seulement aux plus grands d’entre eux.
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