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© Women in burkas wait for treatment in the corridor of Central Hospital of Afghan Red Crescent Society, Kabul, Afghanistan (Photo by NurPhoto/NurPhoto via Getty Images)

MSF raconte l’horreur après l’attaque d’une maternité en Afghanistan

Kathleen Wuyard

Alors que la planète entière a les yeux rivés sur la courbe des infections au Covid-19, à Kaboul, une maternité a été la cible d’une attaque sanglante, sans que l’événement ne fasse vraiment de vagues dans les médias. Et pourtant, malgré le lourd bilan de victimes, l’attentat témoigne aussi d’une escalade de la violence envers les civils dans le pays, situation que dénonce MSF.


Si cela fait longtemps que les troupes occidentales ont déserté l’Afghanistan, laissant à la population les ruines de décennies de guerre, MSF continue de soutenir les locaux, malgré le danger grandissant. Car ce n’est pas parce que Kaboul et les Talibans ont relativement disparu des médias internationaux que la situation sur place est apaisée, au contraire. Ce 12 mai, l’hôpital Dasht-e-Barchi a été pris pour cible dans la capitale afghane. Une attaque d’une violence inouïe, ainsi que le raconte Frédéric Bonnot, responsable des programmes de MSF en Afghanistan.

Les assaillants ont tiré sur les mères d’une manière systématique.Ils sont entrés dans les chambres de la maternité, en tirant sur les femmes qui étaient dans leurs lits. C’était méthodique”.


Bilan: 24 morts et au moins 20 blessés, parmi lesquelles 16 mères hospitalisées au moment de l’attaque, dont trois étaient en salle d’accouchement et s’apprêtaient à donner naissance à leur bébé.

 

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The attack lasted for hours. Unknown assailants stormed into our maternity ward at Dasht-e-Barchi hospital in Kabul, Afghanistan and unleashed a series of explosions and gunfire – on mothers, newborns, pregnant women, hospital staff and health care workers.⁣ ⁣ We are still gathering information, but we know patients were killed, and we have indications that at least one colleague was also killed. Survivors were evacuated to other hospitals, and we’re working to provide medical and psychological care for patients and staff.⁣ ⁣ It was cowardly, it was violent, and it was devastating. Yesterday’s attack cost the lives of many people, and deprived women and children in Kabul of a fundamental health care service – in a context where access to essential care is already limited, and in a time that a global pandemic threatens care. We’re mourning the lives lost and stand in solidarity with the Afghan people. This month we’ve been honoring people on Mother’s Day, International Nurses Day, and Day of the Midwife, and it sickens us to have to say this over and over: hospitals are #NotATarget.⁣ ⁣ —⁣ #Afghanistan #doctorswithoutborders #breakingnews #mothers #newborns #attack #Kabul #healthworkers #maternity #Kabulattack

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Tuer les mères


« Pendant l’attaque, depuis une pièce sécurisée où nous étions réfugiés, nous avons entendu des tirs partout et des explosions aussi », raconte encore Frédéric Bonnot. « C’est tellement choquant. Nous savons que ce quartier a été la cible d’attaques par le passé, mais personne ne pouvait s’attendre à ce qu’il y ait une attaque sur une maternité ».

Ils sont venus pour tuer les mères”.


“Ils”? Si à l’heure actuelle, aucun groupe n’a revendiqué l’attentat, le président afghan Ashraf Ghani a toutefois ordonné la reprise de l’offensive contre les Talibans et les autres groupes armés du pays. Mardi, une attaque suicide a également fait 32 morts à Nangahar, à l’autre bout du pays, lors de funérailles d’un policier. Parmi les victimes de l’attentat contre la maternité, Omid, un bébé âgé de 4 heures seulement, dont le prénom signifie “espoir” en Dari, symbole des longues années qu’il aura fallu à sa mère pour tomber enceinte de lui. Interrogée par des représentants locaux de l’AFP, Zahra Muhammadi, la grand-mère du nouveau-né, a confié avoir amené sa belle-fille à Kaboul pour accoucher “pour être certaine qu’elle ne perde pas son bébé”. “Les violences contre la population sont malheureusement trop fréquentes en Afghanistan. Mais il n’y a pas de mots pour exprimer l’horreur de  ce qui s’est passé mardi” souligne encore Frédéric Bonnot. Pour soutenir le travail indispensable de MSF sur place, vous pouvez faire un don à l’organisation. Vous pouvez également rejoindre l’association de soutien aux femmes d’Afghanistan NEGAR, ces dernières étant particulièrement fragilisées par la violence qui continue de déchirer le pays.

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