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© Cargo loading at Jakarta International Container Terminal Tanjung Priok in Jakarta, Indonesia on January 14, 2019. This is Indonesia's busiest, biggest and most advanced seaport with more than 50% of trans-shipment cargo traffic. (Photo by Anton Raharjo/NurPhoto via Getty Images)

L’Indonésie en a ras-le-bol et renvoie ses déchets à l’Europe

Kathleen Wuyard

Si l’Indonésie invoque plutôt des images de plages paradisiaques, le pays est pourtant une sorte de décharge pour les pays occidentaux, qui y envoient des containers entiers de déchets. Ou plutôt, “envoyaient”: lassée de servir de poubelle au reste de la planète, l’Indonésie a décidé de renvoyer les navires de déchets à l’envoyeur.


Depuis le début de l’année, l’Indonésie a déjà renvoyé 8 containers de déchets vers leurs pays d’origine, et s’apprête à en envoyer deux de plus en France, après que nos voisins d’Outre-Quiévrain aient décidé de faire voguer déchets ménagers et des plastiques difficilement recyclables vers les côtes indonésiennes. Gratuitement, juste pour les embêter? Pas vraiment: jusqu’il y a peu, Indonésie, Chine et Philippines étaient des centres de tri pour le reste de la planète, qui était ravie de leur envoyer ses déchets. Sauf qu’en 2018, la Chine a pris la décision de ne plus accepter 24 types de déchets (les papiers non triés, par exemple, mais aussi certaines matières plastiques et textiles), donnant l’exemple à ses voisins.

Actuellement, pas moins de 42 embarcations à destination des États-Unis, de l’Australie et de l’Allemagne seraient également en attente de transfert en Indonésie. Pour info, à eux seuls, les States importent 16.5% du taux mondial de déchets, et si les pays qui se chargeaient jusqu’ici du tri disent stop, une véritable catastrophe sanitaire pourrait se produire. En effet, sans la possibilité de pouvoir tranquillement envoyer les déchets loin des yeux (et très loin du coeur), des décharges sauvages pourraient apparaître dans nos pays. D’autant que les déchets ne font que s’accumuler: selon les estimations avancées par la Banque Mondiale, leur volume devrait augmenter de 70% d’ici à 2050. Sachant que les températures devraient elles aussi augmenter, la situation risque de sentir très mauvais, au propre comme au figuré.

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