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Les Reporters d’Espoirs, défenseurs du journalisme constructif

Leslie Rijmenams et Yasmine Boudaka font partie du comité fondateur de Reporters d’Espoirs Belgique, qui veut sensibiliser les médias à une démarche constructive, dite aussi “journalisme de solutions”.


Leslie, journaliste chez Nostalgie et Yasmine, qui a officié longtemps sur La Première, auraient pu se rencontrer dans les couloirs d’une radio, mais c’est leur désir de rendre le monde meilleur qui les a rapprochées. C’était il y a un an, lors de l’une des toutes premières réunions du “noyau dur” des Reporters d’Espoirs Belgique (petite sœur de l’ONG française du même nom, fondée en 2004). “Notre objectif est de sensibiliser les rédactions au journalisme dit ‘constructif’, explique Yasmine, c’est-à-dire les amener à inclure dans leur raisonnement d’analyse et de traitement d’infos, une démarche positive.” En clair: à chaque fois qu’une information tombe, avant de la répercuter au public, le journaliste doit se demander quelles sont les pistes ou les solutions à présenter pour que cette info ne soit pas qu’anxiogène.

Le pouvoir des mots


“À l’heure actuelle, on constate qu’il y a un désamour du public envers les médias, reconnaît Leslie. On entend dire qu’ils provoquent de la haine ou de la peur, qu’ils nous mentent, qu’ils nous dépriment. Avec Reporters d’Espoirs, on propose d’aborder l’information de manière positive. Pas dans le sens ‘Bisounours’ du terme, mais dans le sens ‘non-dramatisante’!” D’où l’importance de faire de la sensibilisation au sein même des rédactions. “Pour conscientiser les journalistes au pouvoir des mots, des images ou du ton qu’ils utilisent, et les inciter à développer la communication non-violente au sein de leur discours”, expliquent-elles en chœur.

Un problème = une solution


Ce n’est pas faire de l’info constructive qui est difficile, c’est changer les mentalités… et les lignes éditoriales. Chez Nostalgie, où Leslie présente chaque jour sa rubrique Y’a de l’idée, c’est le fil rouge de la rédaction depuis 2013 déjà. L’idée n’est pas de biaiser l’information, de ne pas dire la vérité ou de donner une info incomplète, mais d’apporter une solution. Leslie donne un exemple: “Des chiffres tombent concernant la maltraitance des personnes âgées. Face à cela, que faire? Existe-t-il une aide, des initiatives pour écouter les seniors en souffrance et? C’est cette démarche qu’il faut avoir à chaque fois, quel que soit le média pour lequel on travaille. Se dire: il y a un problème, mais il y a aussi une solution et nous, on la communique aux auditeurs, aux spectateurs ou aux lecteurs.”

Démonter les a priori


Pour cela, encore faut-il l’aval de la hiérarchie. Problème: le journalisme constructif souffre encore d’une connotation “béni-oui-oui” et de l’idée – fausse – qu’une info positive ne fait pas vendre. Car il y a désormais l’aspect économique à prendre en compte, la publicité, les annonceurs… Pour Yasmine, tout ceci a mené à une crise de sens dans le journalisme:

Il y a une désillusion par rapport au métier tel qu’il est exercé aujourd’hui, et ce projet Reporters d’Espoirs lui redonne du sens. Il remet un coup de projecteur sur des valeurs qui étaient celles des journalistes de la jeune génération et qui se sont peut être anesthésiées avec la réalité du terrain.”

Tout le monde peut agir


Bonne nouvelle: il n’y a pas que les journalistes qui peuvent œuvrer en ce sens. Tout consommateur de médias, lecteur, auditeur, téléspectateur, internaute, peut participer aussi à ce mouvement. Le premier pas est d’être davantage ouvert aux informations “positives”. Lorsque les journalistes y prêteront plus attention que le public y sera plus réceptif, alors peut-être, Reporters d’Espoirs aura accompli sa mission et n’aura plus besoin d’exister.

Plus d’infos: Reporters d’Espoirs

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