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La viande de synthèse est tout sauf une alternative écologique

Kathleen Wuyard

On en salivait déjà: produite en laboratoire, la viande de synthèse promettait d’être moins cruelle que l’élevage, mais aussi meilleure pour l’écologie. Une recette ratée: une étude révèle en effet que l’impact environnemental de la viande de laboratoire serait pire que celle d’élevage.


C’est en tout cas ce qu’avancent deux scientifiques de l’université d’Oxford, John Lynch et Raymond Pierrehumbert, qui viennent de diffuser les résultats de leur recherche dans la revue scientifique Frontiers. Pour rappel, la viande de synthèse est produite en laboratoire à base de cellules souches, et a donc l’avantage, contrairement aux élevages, d’être garantie sans souffrance animale. Mais pas sans faire souffrir l’environnement pour autant. On le sait, outre le bien-être animal, les élevages posent problème à cause de leur empreinte écologique, et de la grande quantité de méthane que les animaux rejettent dans l’air. Si les laboratoires sont relativement clean de ce côté là, ils rejettent toutefois quant à eux du CO2, ce qui est loin d’être mieux...

Danger à long terme


Ce serait même plutôt pire en réalité: le méthane a beau être pire pour le réchauffement climatique que le C02, il ne reste qu’une dizaine d’années dans l’atmosphère, tandis que le dioxyde de carbone qui y est rejeté, lui, y reste plus d’un siècle. Autrement dit, si on se concentre sur le long terme plutôt que de rester fixés sur le futur proche, la viande de synthèse n’offre pas une réelle alternative écologique, au contraire. D’autant que suivant les méthodes de productions utilisées, il faut compter actuellement entre 2 et 22 kg de CO2 par kilo de viande cultivée en laboratoire. La conclusion saignante pour les amateurs de viande? Limiter au maximum leur consommation, tout particulièrement celle de viande rouge. Si vous ne le faites pas pour les animaux, faites-le pour la planète: sans elle, vous n’aurez plus nulle part où manger votre steak.

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