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© Closeup of a ragged Jewish badge in the hands of a man

La RTBF révèle le massacre de 6000 juives par des soldats belges lors de la Seconde Guerre mondiale

Kathleen Wuyard

Vichy, Dachau, Auschwitz... Autant de noms glaçants qui évoquent immédiatement les horreurs de la Seconde Guerre mondiale. Tout comme Palmicken, aujourd’hui, cadre du massacre de 6000 juives auquel des soldats flamands et wallons ont participé.


Nous sommes en janvier 1945, les Allemands savent qu’ils ont perdu la guerre, et ils tentent désespérément de sauver la face en effaçant les traces de l’horreur des camps de concentration et d’extermination, vidés à la hâte et parfois même partiellement détruits au passage. Tout, plutôt que de révéler au monde les crimes contre l’humanité qui ont été commis. Sauf que les Alliés avancent trop vite, on sait comment l’Histoire se termine, et si les Nazis n’auront pas réussi à effacer leurs traces, ils auront toutefois massacré de nombreux prisonniers de camps à l’approche de la fin de la Seconde guerre mondiale. Comme les 6000 Juives prisonnières du camp de Stulthof, en Pologne.

Le camp de concentration de Stuthof – Getty Images

Collaboration avec l’ennemi


En janvier ’45, les prisonnières sont emmenées dans des wagons à bestiaux en direction de Palmnicken, en Allemagne. Transportées dans des conditions effroyables, elles sont nombreuses à périr pendant le trajet. Et le sort qui attend les survivantes est loin d’être plus favorable, ainsi que l’a révélé la RTBF ce mardi dans un épisode de “Papy était-il un nazi ?”. Antoine, fils d’un ancien soldat de la légion wallonne, s’était rendu à Palmnicken sous l’oeil des caméras de l’émission pour percer à jour le passé de son père durant la guerre. Un passé trouble, comme pour beaucoup de soldats belges présents sur place à l’époque. En effet, le camp de Stuthof était gardé par des hommes venant de Pologne, mais aussi de France et de Belgique. Et les documentalistes qui ont mené l’enquête ont permis de révéler que des soldats wallons et flamands avaient bien participé au massacre des Juives de Palmnicken. Surprenant? Si l’Histoire préférerait l’oublier, 80 000 citoyens belges ont pourtant été jugés coupables de collaboration avec l’ennemi à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. L’attitude de neutralité de Léopold III, assimilée à une pactisation avec l’ennemi pour certains qui lui reprocheront d’être resté en contact avec le gouvernement de l’occupation sans avoir tenté à contacter le gouvernement en exil à Londres, sera également analysée de près à l’après-guerre et donnera lieu à la Question royale. Au nord et au sud du pays, deux divisions SS auront été actives en 40-45, la division SS Wallonie et la division SS Langemarck. Une part plus qu’honteuse de notre passé qu’il est pourtant important d’aborder, encore aujourd’hui: dans les mots immortels du philosophe américain George Santayana, “ceux qui ne peuvent se souvenir du passé sont condamnés à le répéter”.

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