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La destruction des invendus pourrait bientôt coûter (très) cher à Amazon & co

Kathleen Wuyard

Après avoir été pointé du doigt pour les conditions de travail exécrables imposées à ses employés, Amazon est à nouveau la cible de critiques, cette fois, à cause de la destruction de millions d’invendus. Un gaspillage inacceptable, qui pourrait bientôt coûter très cher au géant de l’e-commerce ainsi qu’aux autres qui suivent son mauvais exemple.


En France, le gouvernement planche en effet sur une loi contre la destruction des vêtements neufs invendus, prévoyant une amende de 450 euros par produit détruit. Sachant que chaque année, ce ne sont pas moins de 3 millions de produits qui sont détruits par Amazon rien qu’en France, l’amende pourrait s’avérer très salée, même pour quelqu’un d’aussi riche que Jeff Bezos. La fortune du fondateur d’Amazon? 138 milliards de dollars. Un montant absolument astronomique, qui lui a visiblement fait perdre toute valeur de l’argent, puisque sa compagnie détruit annuellement des tonnes de produits encore en parfait état de servir.

Couches pour bébé, Playmobil, machines à laver, téléviseurs... Rien qu’à Chalon-sur-Saône, qui est pourtant l’un des plus petits sites d’Amazon en France, 293 000 produits ont été envoyés à la poubelle en l’espace de 9 mois.

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Une pratique révoltante, aussi bien du point de vue éthique qu’écologique, puisque ces invendus sont soit détruits dans des incinérateurs, soit amoncelés dans des décharges d’enfouissement. Deux options aussi négatives l’une que l’autre pour une planète qui va déjà bien assez mal comme ça.

D’autant qu’Amazon n’est évidemment pas la seule entreprise à adopter ce genre de pratiques toxiques: en 2013, c’était le géant suédois H&M qui était montré du doigt, la presse danoise l’accusant d’avoir brûlé 12 tonnes de vêtements. En juillet 2018, la marque de luxe Burberry se voyait quant à elle accusée d’avoir détruit pour 31 millions d’euros d’invendus. Et s’il est facile de critiquer les marques épinglées, le coupable est ailleurs: il s’agit de nous, les consommateurs, et de notre gloutonnerie de toujours plus, toujours moins cher, toujours plus vite. D’autant que niveau recyclage, les particuliers ne sont pas plus admirables que les grandes boîtes: sur 30 kilos de textile achetés en moyenne par adulte, seuls 2,5 kilos seraient à ce jour au final recyclés. Bientôt des amendes aussi pour les shoppers compulsifs? S’il est rageant de voir tout ce gaspillage, une bonne nouvelle tout de même: plus encore que les amendes éventuelles, nous avons le pouvoir de changer les choses en changeant nos habitudes de consommation. Jeff Bezos s’en remettra, il est déjà bien assez riche comme ça...

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