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© Une fondation américaine dénonce la stérilisation des Ouïghoures - Getty Images

La Chine stériliserait de force certaines détenues musulmanes

Kathleen Wuyard

Après que diverses associations de protection des droits de l’Homme aient dénoncé la situation des Ouïghours en Chine, c’est au tour de la Jamestown Foundation de tirer la sonnette d’alarme: l’institut de recherche américain affirme en effet que la Chine aurait réalisé des milliers de stérilisations forcées de femmes ouïghoures.


Apparentés aux Ouzbeks et au nombre de 25 millions en Chine selon les chiffres de 2009, les Ouïghours sont une minorité ethnique turcophone, à majorité sunnite originaire de la province du Xinjiang. En février dernier, Amnesty International publiait un rapport interpellant titré “En sécurité nulle part” et dénonçant le harcèlement systématique des Ouïghours en Chine ainsi que le rapport de détention sans précédent mis en place à leur égard dans le pays il y a trois ans. Période pendant laquelle, selon Amnesty, au moins un million de personnes auraient été enfermées dans des centres d’internement. Nouvelles révélations de la part de la Jonestown Foundation: en 2019, le département de planification familiale de Xinjiang aurait prévu 16,7 millions de dollars de budget pour un projet de “chirurgies contraceptives gratuites”. Soit la stérilisation forcée de milliers de détenues ouïghoures.

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Campagne génocidaire


Le chercheur allemand Adrian Zenz, auteur du rapport de la fondation américaine, raconte que d’anciennes détenues ont confié la prise forcée de drogues pour stopper définitivement leurs règles ou au contraire, provoquer des saignements accrus, et avance des chiffres glaçants: en 2019, 14 872 stérilisations forcées auraient été perpétrées dans la ville de Hotan, contre 8 064 dans la ville de Guma, pour tenter d’atteindre “l’objectif” fixé par le gouvernement. Un objectif qui pourrait “être qualifié de campagne démographique génocidaire selon l’article 2 de la Convention des Nations Unies” rappelle Adrian Zenz.

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