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““J’ai été lâche””: la maman d’une ado dont la photo nue a été diffusée livre un aveu poignant

Kathleen Wuyard

Nathalie Skowronek est écrivain, et puis maman aussi. C’est avec sa plume aiguisée et son coeur de mère meurtri qu’elle a rédigé une carte blanche percutante dans La Libre de ce jeudi. L’occasion pour elle de revenir sur “Ce qui ne passe pas”, soit la diffusion d’une photo de sa fille de 16 ans nue, capturée à son insu par son premier amour.


En partageant l’article sur son compte Facebook, elle fait part des cinq années d’hésitation avant de le rédiger. Cinq ans, c’est long, ça a marqué le passage de l’adolescence à l’âge adulte pour sa fille, mais les cicatrices de ce vol de son image et de ce viol de son intégrité restent béantes malgré les années. “Il eût mieux valu que je l’écrive plus tôt” concède Nathalie Skowronek. Sauf que ce n’est pas si facile.

Le poids des conventions sociales, la peur des retours et que le « remède » soit pire que le mal, beaucoup d’éléments se mêlent qui repoussent d’affronter la dure réalité de cet événement traumatique. Puis il advient qu’il n’est plus possible de se taire, pour elle et ses semblables en souffrance”


Car elle souffre encore sa fille. Elle “s’effondre régulièrement psychologiquement”, cet outrage sexuel faisant l’effet d’une “pilule amère qu’elle n’arrive pas à avaler”. L’outrage en question? Elle a seize ans, elle sort de la douche, et son premier amour, celui en qui elle a eu assez confiance pour perdre sa virginité avec lui, la capture en photo sans son autorisation. Pour ajouter l’insulte à la blessure, il diffuse ensuite ce cliché, “comme un trophée”.

Voici, après près de cinq ans d’hésitations, le texte paru dans La Libre Belgique de ce 14 novembre relatant l’outrage...

Posted by Nathalie Skowronek on Thursday, November 14, 2019


 

À l’époque, Nathalie et sa fille n’ont pas porté plainte. “J’ai été lâche” avoue l’écrivain.

J’ai eu peur du bruit, j’ai eu peur de l’opinion, j’ai eu peur du regard qu’on pourrait porter sur ma fille”


Et de confier qu’en tant que mère, cela lui cause “un chagrin infini”. Cinq ans plus tard, elle constate que ça ne passe pas, mais surtout que ça n’est pas passé parce que “nous n’avons pas fait ce qu’il fallait faire. Nous n’avons pas osé sortir de la honte”. En espérant que son témoignage permettra à d’autres de le faire et d’aller de l’avant.

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