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© Camp pour femmes de l'EI en Syrie - Getty Images

Deux djihadistes parties en Syrie ont été déchues de la nationalité belge

Kathleen Wuyard

Ce mardi, le tribunal correctionnel de Bruxelles a condamné deux femmes djihadistes parties rejoindre l’EI en Syrie, Saïda El Mimouni et Siham Oussaïdi, à 5 ans de prison et 8 000 euros d’amende. Les deux femmes ont également été déchues de la nationalité belge.


En Belgique, sont susceptibles d’être déchus de leur nationalité les citoyens qui ne sont pas nés de parents belges , ni de parents nés en Belgique ou y ayant résidé depuis au moins dix ans. Ainsi que le rappelle le Centre pour la Citoyenneté et la Participation (CPCP), “la déchéance concernait à l’origine les citoyens qui manqueraient « gravement à leurs devoirs de citoyens belges » mais depuis 2013 , une partie des infractions terroristes prévues par le code pénal belge sont expressément reprises dans les faits susceptibles d’entraîner une telle sanction”. Soit, dans le cas de Saïda et Siham, le fait d’avoir quitté la Belgique pour aller rejoindre les rangs de l’EI en Syrie, où Saïda se trouve d’ailleurs toujours.

Une vraie arme dissuasive?


Originaire de Borgerhout, en Flandre, la jeune femme avait gagné la Syrie en mars 2013 pour y rejoindre son compagnon, Rachid Iba, membre de Sharia4Belgium. Alors que l’Europe peine à se concerter pour une stratégie efficace face à ses ressortissants partis rejoindre l’EI en Syrie, et aujourd’hui de retour au compte-goutte, la condamnation de Saïda et Siham relance le débat épineux sur les “veuves noires” de l’Etat Islamique. Pour la plupart, elles ont rejoint la Syrie pour y suivre un homme, et y ont parfois donné naissance à des enfants.

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Si ces hommes et ces femmes pour la plupart nés en Europe ont choisi de la quitter pour rejoindre un pays déchiré par la guerre, c’est la plupart du temps pour tenter de combler un manque d’appartenance. Or en cimentant ce sentiment par le biais d’une déchéance de nationalité, on accentue le risque de renforcer encore la rancoeur des déchus, susceptibles ensuite d’être mobilisés à l’envi par d’autres combats ayant pour ennemi l’Occident. De son côté, le CPCP souligne “son efficacité discutable en matière de lutte contre le terrorisme”.

Car c’est bien en tant que réponse aux attentats commis récemment sur le sol européen que cette mesure a été présentée aux citoyens. La perspective de perdre la nationalité du pays attaqué permettrait-elle de dissuader les terroristes en puissance ? Le doute semble permis”.


“Si cette mesure pouvait montrer son efficacité, c’est davantage pour expulser définitivement les terroristes condamnés ou, surtout, pour empêcher ceux qui le souhaiteraient de remettre les pieds sur le territoire national” explique encore le Centre pour la Citoyenneté et la Participation, qui rappelle également que cette stratégie est celle employée depuis 2006 déjà par le Royaume-Uni. Même si, “on peut également se demander s’il est réellement efficace de perdre volontairement de vue ces personnes plutôt que de les garder sur le territoire”...

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