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Comprendre le regain de violence entre Israël et la Palestine en 3 questions

Kathleen Wuyard

Ces derniers jours, le conflit israélo-palestinien s’est à nouveau envenimé, entre tirs de roquettes depuis Gaza et frappes aériennes d’Israël. Alors que le bilan des morts s’alourdit, la situation ne montre pas de signes d’apaisement, au contraire.


Avec 22 morts dont 9 enfants selon les autorités de Gaza, les frappes aériennes venues d’Israël seraient les plus meurtrières depuis l’automne 2019. Pour sa part, le pays affirme n’avoir fait que répondre à des tirs de roquettes venus de l’autre côté de la frontière, et déplore des blessés sans communiquer de chiffres officiels. Mais au fait, pourquoi ce regain de violence après une relative accalmie? Trois questions pour comprendre la situation.

Pourquoi ça a flambé?


Depuis ce lundi 10 mai, le Hamas et l’armée israélienne sont à nouveau en conflit actif. Des roquettes auraient été lancées depuis la bande de Gaza en direction de plusieurs villes israéliennes. Selon Jérusalem, “plus de 1.000 roquettes” auraient été tirées, parmi lesquelles 850 auraient été interceptées par le dôme de fer, le bouclier antimissile d’Israël, le pays déplorant tout de même cinq mort et des dizaines de blessés.

Le Hamas avait annoncé des représailles après que l’aviation israélienne ait détruit un édifice de la bande de Gaza qui abritait les bureaux du mouvement islamiste. En réponse, Israël a déclenché une série de frappes aériennes sur la Palestine, lesquelles auraient fait entre 10 et 35 morts selon les sources, les autorités de Gaza faisant état de 22 décès parmi lesquels 9 enfants aux dernières nouvelles.

Ce mardi 11 mai, le 1er Ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé que l’intensité des frappes n’allait faire qu’augmenter. Et d’affirmer sur son compte Twitter officiel que “le sang des Palestiniens est sur les mains du Hamas et du Jihad islamique”.

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Quelles sont les implications?


Si le conflit israélo-palestinien n’en finit pas de connaître des soubresauts depuis ses prémices en 1948, cette fois, l’inquiétude est grande quant à l’issue de ce regain de violence. Pour Tor Wennesland, émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient, on se dirigerait même vers une “guerre à grande échelle”, le Conseil de sécurité des Nations Unies ayant organisé deux réunions d’urgence en trois jours pour faire face à l’escalade militaire au Proche-Orient.

Pour sa part, Fatou Bensouda, procureure de la Cour pénale internationale (CPI), a noté “une vive inquiétude l’escalade de la violence en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, ainsi qu’à l’intérieur et autour de Gaza, et la possible commission de crimes dans le cadre du Statut de Rome”.

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Adopté en juillet 1998 et au fondement du CPI, le Statut de Rome définit les crimes internationaux sur lesquels la Cour a un pouvoir juridictionnel, parmi lesquelles le génocide, les crimes de guerre ou d’agression ainsi que les crimes contre l’humanité.

S’il est difficile d’obtenir un bilan complet des victimes du conflit israélo-palestinien, selon les chiffres rassemblés en 2009 par l’organisation israélienne de défense des droits de l’Homme B’Tselem, durant les 20 années précédentes, les affrontements auraient fait 8.900 morts des deux côtés de la frontière.

Quelle est la position de la Belgique?


Invitée ce mercredi matin sur le plateau de Matin Première, la Ministre belge des Affaires étrangères, Sophie Wilmès (MR), s’est refusée à pointer un coupable du doigt, un prérequis nécessaire selon elle pour être un intermédiaire honnête dans la résolution d’un conflit.

Il y a des choses difficiles à accepter de part et d’autre. On a la conviction que lancer des centaines et des centaines de roquettes (sur Israël) n’est pas de nature à apaiser la situation (...) Nous demandons aux parties de faire preuve de retenue, pour calmer et résoudre le conflit” – Sophie Wilmès.


Et de rappeler dans la foulée que la Belgique n’est pas apte à décider unilatéralement d’éventuelles sanctions pour tenter de faire pression et pousser à la désescalade, celles-ci devant être prises au niveau européen. Même si pour elle, la première étape est la prise de contacts diplomatiques pour appeler à un cessez-le-feu immédiat, la Ministre s’étant gardée de condamner ouvertement un côté ou l’autre. Sans surprise: historiquement, la position de la Belgique s’aligne sur celle de l’UE depuis le début des années 2000, le pays prônant une approche “équilibrée et équidistante” par rapport à Israël et à la Palestine.

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Alors que la situation s’envenime et que gouvernements et institutions internationales condamnent l’escalade de la violence et réfléchissent à la possibilité d’imposer des sanctions à Israël, difficile de ne pas se rappeler la mise en garde de Ban Ki-moon, alors Secrétaire Général des Nations Unis, en 2014. Déplorant les “conséquences graves” de l’absence de solution au conflit, il avait rappelé que “out effort de paix qui ne s’attaque pas aux problèmes de fonds de la crise n’aboutira qu’à préparer le terrain pour le prochain cycle de la violence”. Des cycles qui se répètent depuis 73 ans déjà et ne font pas mine de s’arrêter.

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