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Amnesty International dénonce la torture des Iraniennes qui s’opposent au voile

Kathleen Wuyard

Malgré les promesses des autorités, en Iran, le voile reste obligatoire, et gare à celles qui osent sortir tête découverte. Emprisonnement, torture, participation forcée à des vidéos de propagande... Amnesty International tire la sonnette d’alarme.


Fin 2017, le chef de la police iranienne avait fait grand bruit lors d’un discours à Téhéran. Le général de brigade Hossein Rahimi avait en effet pris la foule par surprise en annonçant que “ceux qui ne respectent pas les codes islamiques ne seront plus placés en centres de détention et n’auront pas de casier judiciaire”. Autrement dit, fini de passer par la case prison si on sortait dévoilée. Trop beau pour être vrai? Plutôt, oui. Alors que depuis plusieurs mois, une révolution fait rage en Iran, les femmes sortant tête découverte pour protester contre le carcan qui leur est imposé, les autorités n’ont pas vraiment respecté leur promesse. Au contraire, même.

Libérées sans conditions


Ainsi que le dénonce Amnesty International, les autorités iraniennes tenteraient en effet de mettre les activistes anti-voile sous pression par le biais de vidéo de propagande les poussant à “reconnaître leur faute”. Emprisonnement, isolement, torture, arrestation de leurs proches... Aucune technique n’est négligée pour pousser les activistes à apparaître dans des vidéos où elles reconnaissent avoir fauté. Une pratique que condamne vertement Philip Luther, directeur recherche pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord chez Amnesty International.

Il est scandaleux qu’elles soient torturées et forcées d’apparaître dans des vidéos de propagande où elles reconnaîtraient une prétendue faute. Elles doivent être libérées immédiatement et sans conditions.”


Plus facile à dire qu’à faire? En avril dernier, Vida Movahédi, une Iranienne qui contestait publiquement le port du voile, a été condamnée à un an de prison pour « incitation à la corruption et à la débauche ». Nasrin Sotoudeh, une avocate qui a défendu des activistes luttant contre le voile, purge quant à elle actuellement une peine de cinq ans de prison. En attendant, cette année, cela fait 40 ans que la Révolution islamique a eu lieu en Iran, imposant aux femmes de sortir en public la tête voilée et le corps couvert d’un vêtement ample.

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