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© An elderly resident reacts as wildfire approaches her house in the village of Gouves, on the island of Evia, Greece, on Sunday, Aug. 8, 2021. Thousands of residents were evacuated from the Greek island of Evia by boat after wildfires hit Greeces second biggest island. Photographer: Konstantinos Tsakalidis/Bloomberg via Getty Images

Les 5 infos à retenir du dernier rapport alarmant du GIEC sur le climat

Kathleen Wuyard

À moins de vivre en autarcie dans un coin préservé du globe (si tant est que ceux-ci existent encore), difficile d’ignorer à quel point la crise climatique a atteint un pic, cet été 2021 ayant été marqué par les phénomènes climatiques, des inondations aux incendies. Une urgence qui se fait particulièrement ressentir dans le dernier rapport du GIEC.


Pour rappel, il s’agit-là de l’anagramme du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat, un organe scientifique fondé en 1988 et rassemblant 195 Etats parmi ses membres. Sa raison d’être? Examiner les données (qu’elles soient scientifiques, techniques ou socio-économiques) les plus récentes pour évaluer en temps réel les causes et les répercussions potentielles des changements climatiques, mais aussi réfléchir à des stratégies de parade pour éviter le pire. Un “pire” dont on a eu un avant-goût terrifiant cet été, entre inondations sans précédent en Belgique, en Allemagne et en Autriche, incendies en Grèce et en Turquie ou encore vague de chaleur meurtrière en Amérique du nord, au Mexique et en Inde.

Sans surprise, le dernier rapport du GIEC reflète l’urgence dans laquelle nous vivons et donne un écho glaçant à une crainte progressivement devenue une certitude ces dernières années: à bien des niveaux, il est déjà trop tard pour inverser la tendance. Cela veut-il dire pour autant que la Terre se dirige vers un scénario catastrophe tout droit sorti d’un film dystopique? On a épluché le rapport pour en sortir les 5 informations principales à retenir.

  1. Le seuil de réchauffement sera dépassé plus tôt que prévu. Dans son 6e rapport, le plus complet depuis 2014 et celui qui nous occupe ici, le GIEC prévoit en effet que le seuil critique des +1.5° sera franchi en 2030, soit dans 9 ans seulement, une décennie plus tôt que prévu. Panique? Dans une conférence de presse, la paléoclimatologue française Valérie Masson-Delmotte s’est voulue rassurante: si nous agissons immédiatement, les bénéfices sur le réchauffement pourraient déjà se faire ressentir d’ici “dix à vingt ans”.
  2. La montée des eaux est irréversible. Très (très très) mauvaise nouvelle par contre: pour les eaux, il est trop tard aussi, et cela va se faire ressentir pour les milliers (!) d’années à venir, des régions entières étant appelées à disparaître, une possible montée de 22 mètres (!) étant envisagée dans les deux mille années à venir. En cause, notamment, la fonte des glaciers, directement liée à la hausse des températures.
  3. Il faut arrêter de se concentrer uniquement sur le CO2. Bien sûr, il faut continuer de veiller à diminuer ses émissions, directement responsables du réchauffement (entre autres facteurs), mais il faut aussi veiller à diminuer la diffusion des autres gaz à effet de serre, le méthane par exemple, dont les concentrations dans l’atmosphère sont actuellement à un taux record... depuis 800.000 ans.
  4. Les océans et les forêts sont à capacité. Véritables poumons de la planète, ils aspirent une partie du CO2 que nos activités rejettent, mais selon le dernier rapport du GIEC, ils vont perdre une partie de leur capacité à le faire au cours des années à venir. Raison de plus de diminuer nous-même nos émissions, donc.
  5. Il reste de l’espoir, mais cela va demander des efforts concrets. Pour rappel, un des objectifs de l’accord de Paris sur le climat est de contenir le réchauffement en deçà de 2°C (si possible à +1,5°C maximum) pour que la planète reste vivable. Un objectif qui serait encore envisageable d’ici à la fin du XXIe siècle à condition d’atteindre la neutralité carbone en 2050 et une réduction importante des gaz à effet de serre.


Si la deuxième partie du rapport du GIEC, avec les solutions proposées pour remédier à ce que le secrétaire des Nations-Unies a qualifié “d’alerte rouge” pour l’humanité, est attendu de pied ferme mais ne sera pas publié avant février 2022, quelques pistes ont déjà été avancées. Par exemple, la plantation massive d’arbres et la restauration des écosystèmes côtiers pour tenter de renforcer les processus naturels de séquestration du CO2.

Lutter contre le climat d’angoisse à la maison


Et à l’échelle individuelle alors, on fait quoi? On se tord les mains de désespoir et on prie pour que ça prenne les bonnes décisions “là-haut” pour éviter la catastrophe annoncée? Non! Quelques réflexes importants à adopter peuvent déjà avoir de l’effet. Par exemple, en modifiant votre régime alimentaire, notamment en adoptant une journée végétarienne par semaine, l’industrie de la viande étant extrêmement polluante, mais aussi en privilégiant les fruits et légumes de saison, qui produisent en moyenne 7 fois moins de gaz à effet de serre que leurs équivalents sous serre. Vous pouvez également faire preuve de vigilance au moment d’acheter vos produits ménagers (en privilégiant des options respectueuses de l’environnement, pour ne pas déverser de produits polluants dans les océans) ainsi que des appareils à consommation énergétique plus faible. Le changement, c’est maintenant, et c’est à la maison que ça commence.

Photos: Getty Images

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