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““LE POINT G”” épisode 134: la chronique sexo de Gaëlle

La rédaction

Gaëlle, 28 ans, en a bavé côté cœur. Après avoir épluché Tinder et vécu mille et une nuits parfois torrides, parfois étranges, il semblerait qu’elle ait trouvé le bon. Avec Ben, elle explore toutes les facettes de la sexualité. Avec amour, mais surtout avec humour.


L’autre jour, j’ai acheté un magnifique top blanc en mailles. Vous savez, ceux particulièrement à la mode, avec un col licou qui galbe le décolleté. En l’essayant avec un pantalon taille haute, j’admire son tomber parfait et le chic qu’il procure à ma tenue. Mais un élément casse un peu tout : mon soutien-gorge. Sauf qu’avec mon 90D, impossible de l’enlever. Puis, je pense à la tendance no bra. Après tout, si de nombreuses femmes l’ont adoptée, pourquoi pas moi ?

Sans trop me poser de question, je décide de virer mes armatures pour laisser respirer ma poitrine. Et… C’est affreux.


Mes seins tombent jusqu’à mon nombril et pointent vers le bas. Adieu joli galbe. Adieu joli top. Je ne pourrai le porter qu’avec un gilet au-dessus ou en assumant mes épaisses bretelles qui m’amènent du soutien. Ce qui m’a fait un peu râler, je vous avoue. Parce que depuis de nombreux mois, on ne parle que de ces femmes qui tombent le soutif dans le plus grand des bonheurs. Liberté de mouvement, libération infinie de ne plus se sentir oppressée, tétons saillants qui pointent droit devant, sexy aussi de redécouvrir sa poitrine et son joli mouvement de balancier lors d’une marche rythmée.

Vous savez quoi ? Pour les grosses poitrines, c’est impossible en fait.


Ne pas porter de soutien-gorge quand chaque sein pèse 1kg, ça provoque des douleurs dorsales, deux roploplos qui rebondissent à chaque respiration dans un mouvement lourd et diffus, ça empêche de se pencher sans avoir deux gants de toilette qui gigotent et j’en passe. Je trouve ça génial pour les femmes qui peuvent se le permettre et je les envie beaucoup d’arborer ces hauts découpés au décolleté plongeant ou au dos dégagé, ces blouses fluides et légères presque transparentes et de les porter avec une classe hallucinante. Mais moi, je ne peux pas. Je suis obligée de porter un top couleur chair sous mes chemisiers, d’acheter des soutiens avec des bretelles larges pour avoir un maintien correct, je peux oublier les maillots triangles et les tops spaghettis.

Tout ce qui ressemble de près ou de loin à une tendance en matière de lingerie m’est interdit.


Parce que dès qu’on dépasse le bonnet C, on est considérées comme des mamies dans les boutiques de lingerie. À moins de se diriger vers les magasins spécialisés dont le seul nom me rappelle que je ne suis pas « normale » et que mes seins sont trop gros que pour être habillés comme tout le monde.

En fait, je trouve que cette tendance du no bra est toujours citée comme géniale mais on parle bien trop peu des inconvénients et de ce qu’elle envoie comme message à toutes ces filles qui sont pourtant sublimes mais qui ont été plus gâtées que les autres par Mère Nature. Essayons toutefois de rester positives. Disons que si nous, les gros bonnets, avons reçu un cadeau plus imposant, les autres qui peuvent parfois complexer d’une poitrine plus menue peuvent se réjouir de ne pas subir le fardeau du soutif. On veut toujours ce qu’on n’a pas, n’est-ce pas ? La preuve : je rêve de ces silhouettes androgynes fines et élancées qu’un simple slim et un t-shirt blanc habillent.

Mais moi et mon 44, on s’accommode d’autres tendances. Ça serait si chouette que la mode soit plus inclusive et le corps des femmes moins sexualisés. Ça me permettrait de ne pas avoir à rougir en assumant mes seins pendants quand je le souhaite. Mais là, j’en suis à un stade où c’est tellement inconfortable que je porte un soutien-gorge jusqu’au moment de dormir. Je le remets après ma douche du soir, sous mon pyjama. Je le porte le dimanche en prenant mon petit-déjeuner, et j’hésite même parfois à l’enlever pendant l’amour. Parce que dès je libère mes deux otages, c’est moi qui me sens prisonnière de leur taille imposante.

Point G

 

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