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““LE POINT G”” épisode 63: la chronique sexo de Gaëlle

La rédaction

Gaëlle, 27 ans, en a bavé côté cœur. Après avoir épluché Tinder et vécu mille et une nuits parfois torrides, parfois étranges, il semblerait qu’elle ait trouvé le bon. Avec Ben, elle explore toutes les facettes de la sexualité. Avec amour, mais surtout avec humour.


L’autre jour, on regardait les petites annonces pour trouver un appart. Je ne sais pas si ça promet une vie ensemble compliquée mais nous n’étions d’accord sur rien. J’adore les appartements modernes, avec beaucoup de lumière et des grandes baies vitrées. Ben aime l’esprit fermette, chalet et vieux meubles en bois. C’est mal barré. Aucune annonce ne nous met d’accord.

Le ton monte progressivement. Chacun veut tenir ses positions mais rien ne fait avancer le schmilblick.


Ben finit par aller aux toilettes et y reste un bon moment. C’est comme un refuge. J’ai déjà lu plusieurs articles qui disaient justement que les hommes adorent s’enfermer sur le trône parce qu’ils savent que c’est le seul endroit où l’autre ne viendra jamais pour poursuivre une discussion. Depuis lors, je rigole toujours un peu quand je vois mon chéri s’éterniser depuis sa tour de porcelaine. Au bout d’un quart d’heure, il revient sans dire un mot en me tendant son téléphone. De haut en bas de l’écran, un article du journal Le Soir traitait d’une récente étude menée par un scientifique allemand. Selon lui, la cohabitation mettrait fin progressivement au désir. Plus longtemps on vit ensemble, moins on fait l’amour. Son étude a d’ailleurs été publiée dans une revue scientifique très sérieuse. À vrai dire, ce n’est pas vraiment une surprise.

On a tous cette vision des couples qui développent une intimité, une proximité et une confiance très fortes avec le temps mais qui se délaissent une fois au lit. Le désir est très difficile à entretenir. Comment désirer la même personne sur le long terme quand on la connaît par cœur? Quand on en connaît tous les secrets? Ben est abasourdi. “Tu as vu, ils disent que ce sont les femmes qui sont le plus touchées par cette baisse de libido”. Je ne sais pas quoi lui répondre. Oui, ça arrive. Ça arrive même aux meilleurs comme dirait ma mère.

Mais lui dire que nous, “on sera plus forts que ça”, “qu’on ne tombera pas dans le piège”, c’est risquer de mentir.


On ne peut pas faire des plans sur la comète et prévoir que notre vie sexuelle sera toujours au beau fixe, qu’on aura toujours autant envie l’un de l’autre dans dix ans. Heureusement, cet article n’était pas tout à fait pessimiste. Il donnait plusieurs solutions pour perpétrer le désir et éviter l’ennui. Éloigner la routine, créer des diversions par le divertissement. Tout ça demande des efforts. “Un couple ça s’entretient, mon amour”. Voilà ma réponse la plus réfléchie.

Je crois sincèrement qu’on devrait utiliser autant d’énergie pour notre relation que pour notre travail.


S’efforcer de maintenir la flamme, de la raviver, de prendre conscience des obstacles et les surmonter ensemble. Je ne dis pas qu’il faut absolument s’évertuer à faire fonctionner les choses quand elles ne marchent pas. Mais parfois, ça vaut la peine de mettre de l’eau dans son vin. Pour le sexe, c’est pareil. L’article disait ceci: “le désir, quand il s’atténue simplement à cause du temps, se réveille par mille et une petites stratégies et gestes, qui vont des week-ends en amoureux au maintien d’une certaine indépendance – gare à la fusion, elle tue le désir! – en passant par les lectures érotiques, la mobilisation des fantasmes, le slow sex, le yoga, les jeux amoureux”.

Autant de pistes que l’on pourra explorer au fil du temps. “Tu te souviens pourquoi on fait tout ça? Pourquoi on veut habiter ensemble? Parce qu’on ne veut plus se fatiguer à faire ces longs trajets pour se retrouver, parce qu’on veut justement entretenir la flamme et faire des projets”. “Tu as raison mon amour” me répond Ben. Il continue: “et puis, ça ne se passera pas comme ça pour nous. On sera l’exception à la règle”. J’ai souri. Un peu d’espoir n’a jamais tué personne après tout. Et puis, j’ai beau m’imaginer le pire des scénarios, m’ennuyer avec lui ne me fait pas peur. Et ça, aucune étude ne pourra dire le contraire.

 

 

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