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““LE POINT G”” épisode 61: la chronique sexo de Gaëlle

La rédaction

Gaëlle, 27 ans, en a bavé côté cœur. Après avoir épluché Tinder et vécu mille et une nuits parfois torrides, parfois étranges, il semblerait qu’elle ait trouvé le bon. Avec Ben, elle explore toutes les facettes de la sexualité. Avec amour, mais surtout avec humour.


L’autre jour, j’ai voulu tenter une petite folie au lit. Connaissant Ben depuis des années, je me suis dit qu’on pourrait se laisser aller à explorer de nouvelles pratiques. Je savais d’avance que ce n’était pas gagné. Ben est plutôt du genre classique. Quand je lui expose une nouvelle suggestion, mes chances de le convaincre se limitent toujours aux frontières de la pudeur. Autrement dit, il n’est pas très foufou et a des difficultés à verbaliser ses craintes.

C’est même un vrai problème quand j’y pense. Je dois toujours le sonder à coups de “ça va?” et même quand il me répond oui, je n’arrive pas à savoir s’il dit la vérité. Vu nos déclarations du début, et son comportement en tant qu’ami, j’aurais cru qu’il n’avait pas de retenue à exposer ses sentiments, ses peurs, ses ambitions. Mais c’est tout le contraire. Il est très taiseux quand ça le concerne directement.

Imaginez donc sa tête quand j’ai prononcé le mot “sodomie” pour la première fois. Il n’était absolument pas prêt.


Moi non plus, qu’on se le dise. Mais je pouvais au moins exposer l’idée sans devenir mauve et m’effondrer. “Et quoi? T’en as envie? Genre tu voudrais qu’on le fasse?” Le ton de sa voix était proche d’un interrogatoire. Ça m’étonne quelque part. J’étais persuadée que tous les hommes en rêvaient. Je vois la sodomie comme un fantasme interdit. Tout le monde trouve ça un peu dégueu. On n’ose pas en parler, c’est tabou. Mais presque tout le monde (oserais-je dire tout le monde?) s’est déjà posé des questions sur le sujet.

Moi, par exemple, je devais avoir 20 ans la première fois que je l’ai sérieusement envisagée. J’étais en couple depuis longtemps avec la même personne et on avait fait le tour de toutes les positions sexuelles. Ni lui ni moi n’avions déjà essayé. Et dans la folie de notre jeunesse, on adorait se lancer des défis qui se déroulaient exclusivement au lit. Mais dans les faits, ça ne s’était pas révélé si évident que ça.

Tous les deux morts de stress, on avait été super maladroits et la seule approche de sa main entre mes fesses m’avait fait sursauter.


Depuis, la pudeur est revenue en force. Mais à l’approche des 30 ans et convaincue que mon partenaire restera le même jusqu’à la fin de mes jours (oui, j’assume mon romantisme exacerbé), je ne veux pas mourir bête. Il était donc temps d’envisager de passer aux choses sérieuses. Et surtout de convaincre Ben.

Car voyez-vous, s’il y a bien une personne qui m’a convaincue d’arrêter d’avoir des préjugés sur le sexe, c’est lui. Visiblement, tous les hommes ne rêvent pas de passer par derrière. À moins que mon homme soit l’exception qui confirme la règle. Je dois dire que je ne m’attendais pas à devoir le convaincre ou même à réfléchir à des arguments.

Dans ma tête, c’était plutôt lui qui allait m’aider à me détendre pour sauter le pas. Mais non! Je me suis dit qu’on pourrait commencer en douceur, en s’émoustillant à l’idée que ça pourrait arriver. Qui sait… Notez que ce n’est quand même pas le genre de plan d’action qui se décide à l’avance. Bien sûr, il vaut mieux préparer le terrain pour se prémunir d’un quelconque accident. Être passée aux toilettes avant, par exemple, pour éviter un moment embarrassant. Mais comment voulez-vous prévoir que vous ne serez pas ballonnée ou trop tendue? C’est impossible! Je suis persuadée que la sodomie doit se faire à l’instinct.

Il y a des jours où l’on sent qu’on peut se lancer, et d’autres où on préfère rester dans sa zone de sécurité. Aujourd’hui, je sens que c’est un bon jour. Je suis prête à me détendre, sans sourciller. Il ne me reste plus qu’à jouer du popotin pour tenter d’amadouer mon chéri réfractaire. Une chose est sûre: il ne faut pas sous-estimer mon pouvoir de conviction.

Chaque semaine dans votre magazine, retrouvez la chronique de Gaëlle: Le Point G.

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