Gen F

En rejoignant la communauté, vous recevez un accès exclusif à tous nos articles, pourrez partager votre témoignage et…
© Point G

““LE POINT G”” épisode 59: la chronique sexo de Gaëlle

La rédaction

Gaëlle, 27 ans, en a bavé côté cœur. Après avoir épluché Tinder et vécu mille et une nuits parfois torrides, parfois étranges, il semblerait qu’elle ait trouvé le bon. Avec Ben, elle explore toutes les facettes de la sexualité. Avec amour, mais surtout avec humour.


L’autre jour, je faisais la réflexion à Ben qu’on n’avait même plus le temps de faire l’amour. J’ai compté: ça faisait une semaine tout pile. La dernière fois, c’était dimanche après-midi. Après un petit-déjeuner devant Netflix, je lui ai proposé de retourner au lit pour “se poser”. C’est le genre de non-dit qu’il comprend tout de suite.

Quelques regards appuyés et un bisou langoureux plus tard, on était lancés. J’adore les dimanches après-midi. C’est le seul jour de la semaine où on ne prévoit rien sinon du temps pour nous. D’ailleurs, on s’habille rarement. Notre pyjama est notre meilleur ami. Du moins, jusqu’à ce qu’on l’enlève. Seulement voilà, on est le dimanche après-midi suivant et je réalise qu’on n’a pas fait l’amour depuis.

Tu te rends compte que ça fait sept jours? Comment la semaine a-t-elle pu passer si vite?”


Le pire finalement, c’est qu’on a dormi chaque soir ensemble. D’habitude, il reste au moins une nuit ou deux chez lui, histoire qu’on se manque un peu. Et les retrouvailles n’en sont que plus joyeuses. Mais là, justement, on n’a même pas réfléchi à faire autrement. “Tu penses que c’est à cause de ça?” me demande-t-il.

Peut-être que quand on se voit au quotidien, après quelques mois de relations, on n’a plus ce réflexe de se sauter dessus.


J’avoue que pour le moment, je suis épuisée à cause du boulot et de mes sorties régulières. Un resto par-ci, un verre par là. Et je me retrouve à aller dormir à minuit tous les soirs. Dans ces cas-là, ce n’est même pas la peine de me parler de sexe. Mon cerveau s’endort déjà sur le trajet du retour. “Je pense surtout que l’on a un rythme compliqué et beaucoup d’obligations sociales. Et puis, faire les trajets vers chez toi ou chez moi à chaque fois, c’est crevant”.

Il faut savoir que ni lui ni moi n’avons le permis. Ce qui suppose de longs trajets en métro et en tram tous les jours. Ben répond sans sourciller: “Peut-être qu’on devrait habiter ensemble. Ça serait moins fatiguant. Et on pourra faire l’amour plus souvent”. J’hallucine. Pense-t-il vraiment ce qu’il dit? Je n’aurais jamais osé lui proposer mais en réalité, ça me trotte en tête depuis un moment. On est bien tous les deux, on s’aime sincèrement et on sait que ça va durer (toute la vie, mais ça ne se dit pas sous peine de gros flip). Il faudrait qu’on y réfléchisse sérieusement.

C’est sûr qu’habiter ensemble nous ferait économiser un loyer, du temps et de l’énergie. En fait, j’ai envie de suivre mon cœur. Je m’écrie en sautant partout “oui, ouiiiii, je le veux!” “Et bien ma Gaëlle, je ferai de toi ma cohabitante d’ici peu”.  C’est ainsi qu’on a passé le reste de la journée en culotte et en slip à la recherche de notre futur cocon, à faire des plans sur la comète, à rêver à deux d’un chez nous.

Toute cette excitation dans l’air nous a finalement réunis sous la couette. Et notre dimanche s’est terminé exactement comme je le voulais: enlacés, amoureux et prêts à tout affronter ensemble.


C’est peut-être ce mélange de sentiments heureux qui a transformé Ben en bête de sexe. D’un coup, je ne le reconnais plus. Piqué par la mouche de l’excitation, il m’agrippe dans une douce rage à peine contrôlée. “Je vais te faire ta fête” me dit-il. Bizarrement, cette idée d’appartement à deux occupe tellement mon esprit que je n’arrive pas du tout à être à ça. On devrait célébrer, c’est sûr. Mais comment vous dire… J’ai la concentration d’un poisson rouge, là tout de suite.

Je le laisse faire son affaire sans trop m’investir. C’est chouette, je passe un bon moment. Mais dans ma tête, il n’y a que des tableaux Pinterest qui défilent. Mon petit tour de passe-passe ne dure qu’un temps. Au bout de deux ou trois minutes (ou peut-être dix, je ne suis même pas certaine), Ben me regarde sans bouger. Oups, grillée. “Laisse-moi deviner, tu penses à la déco?”  Je me fais toute petite avec une bouche toute triste digne de la pub pour Knacki. De ma plus belle voix aiguë, je lui dis: “tu m’aimes quand même, hein?”. Et lui de me répondre: “tu es vraiment insupportable”.

Chaque semaine dans votre magazine, retrouvez la chronique de Gaëlle: Le Point G.

Pour lire les épisodes précédents, rendez-vous ici.

 

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Nos Partenaires