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““LE POINT G”” épisode 53: la chronique sexo de Gaëlle

La rédaction

Gaëlle, 27 ans, a passé huit ans de sa vie en couple. Mais après plusieurs déceptions, même si elle n’abandonne pas sa quête de l’amour avec un grand A, elle a décidé de se laisser vivre sans pour autant se priver des plaisirs de la chair. Elle compte bien découvrir les joies du sexe sans tabou et mener des expériences sans avoir froid aux yeux.


L’autre jour, j’ai invité Ben chez mes parents. Lui avait hâte, moi j’étais complètement stressée. Voyez-vous, mes parents ne sont pas tout à fait du genre «normaux». Ils font des blagues graveleuses, parlent fort et adorent les soirées déguisées. La dernière fois, ils avaient revêtu des foulards de toutes les couleurs pour un dîner couscous en faisant semblant de chanter en arabe. C’était tellement gênant. Je les adore, mais parfois je suis un peu mal à l’aise.

En venant vivre dans la capitale il y a près de dix ans, mon côté campagnard a dû disparaître.


Il y a souvent des choses qui me dépassent. Mes parents adorent me mettre face à mon snobisme en m’appelant la «brusselaire», comme si j’avais oublié les liens sacrés de la terre boraine. Mais j’avoue qu’il suffit de me laisser dix minutes avec mes amies d’enfance pour que mon accent à couper au couteau refasse surface.

J’avais prévenu Ben. Il avait beau les avoir croisés en vitesse à l’occasion, il ne pouvait pas savoir à quoi s’attendre. «Si tu ne trouves pas leurs blagues drôles, ne te sens pas obligé de rire. Tu vas les encourager, sinon!». Il trouve que j’exagère, mais il verra par lui-même. Je l’aurai prévenu.

Nous embarquons donc mon chien Gatzo pour un voyage en train d’une heure avant d’atterrir à la gare. Maman vient nous chercher dans sa décapotable, cadeau qu’elle s’est offert pour ses 50 ans.

En arrivant devant le parking, je la vois agiter la main en longs allers-retours, comme la princesse Diana. Je lance un regard souriant à mon amoureux: «j’espère que tu es prêt». Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises. À peine la porte de la maison passée, mes frères et mon père m’attendent avec une bouteille de champagne.

C’est jour de fête aujourd’hui!», lance mon père en riant de toutes ses dents.


Sentant le coup fourré, j’ose à peine demander pourquoi. «On célèbre le fait que tu aies enfin trouvé quelqu’un de bien. Santé!» Toute ma famille explose de rire. Ben se joint à eux en s’amusant de mon air dépité. Il m’enlace par la taille pour me décoincer. Ils sont quand même sacrément arrangés.

Au loin, ma maman m’appelle dans la cuisine pour préparer l’apéro. «Je le sens bien tu sais. Une maman, ça sent ces choses-là et je peux te dire que vous faites bien la paire», me dit-elle toute émue. Avoir l’approbation de mes parents est rassurant. Disons que c’est au moins une chose dont je ne dois pas me soucier. Mon cœur est si léger que je lâche un peu du lest et décide de profiter de la soirée.

Sur le coup de 23h00 et après quelques verres, j’abandonne Ben pour prendre une douche avant d’aller me coucher. Je lance le dernier album de Lomepal à fond sur mon téléphone et m’avance sous le jet brûlant. Cette sensation de légèreté et d’insouciance est si délicieuse, rien ne peut gâcher cette belle journée. Alors que je chante à tue-tête, deux mains accrochent ma poitrine avant de glisser le long de mon ventre. «Mais comment tu as fait pour rentrer?» Ben se moque de moi: «je vois que tu n’as pas perdu ta mauvaise habitude de ne jamais fermer les portes à clé. Tes parents sont dans le jardin. Laisse-moi faire». Il me couvre le dos de baisers tendres. Je sens sa bouche parcourir mon cou. Par moments, il y enfonce doucement ses dents en resserrant ses bras sur mon corps. Partagée entre l’envie de le repousser par crainte d’être surpris et celle de me laisser aller, je reste immobile.

Mais quand il glisse sa main entre mes jambes, je perds pied et me laisse convaincre. Après tout, si rien ne peut gâcher cette journée, je n’ai pas dit pour autant qu’elle ne pourrait pas encore mieux se terminer.

Chaque semaine dans votre magazine, retrouvez la chronique de Gaëlle: Le Point G.

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