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““LE POINT G”” épisode 45: la chronique sexo de Gaëlle

La rédaction

Gaëlle, 27 ans, a passé huit ans de sa vie en couple. Mais après plusieurs déceptions, même si elle n’abandonne pas sa quête de l’amour avec un grand A, elle a décidé de se laisser vivre sans pour autant se priver des plaisirs de la chair. Elle compte bien découvrir les joies du sexe sans tabou et mener des expériences sans avoir froid aux yeux.

L’autre jour, je sortais ma petite robe noire de mon armoire. Vous vous rappelez, celle qui fait des ravages? C’est celle que je réserve pour les grandes occasions. Et l’occasion ne peut pas être plus grande puisque je vois Ben. Enfin un premier rancard en amoureux, sans aucune distraction.

Je fantasme déjà à l’idée de me retrouver avec lui, les yeux dans les yeux, à la lueur d’une bougie.

Je tiens à ce que tout soit parfait. J’ai passé près de 20 minutes dans la douche en écoutant un album de Queen. “Don’t stop me now”, si vous voyez ce que je veux dire. J’ai fait la totale: un masque dans mes cheveux, un gommage du corps et du visage, mes jambes, mes aisselles, etc. Tout! Je m’enroule dans une grande serviette en choisissant mes sous-vêtements.

Il faut que je tranche: soit la culotte gainante pour tout maintenir en place sous ma robe, soit une petite beauté en dentelle noire. Je repense à Bridget Jones et Daniel Cleaver. Quand il a remonté sa robe et qu’il a vu son horrible culotte couleur chair, il n’a pas fui. Peut-être que Ben… Non, je ne peux pas faire ça. Essayons de garder un peu de dignité pour une fois. Ce sera la dentelle pour ce soir.

De toute façon, avec mes collants qui remontent jusqu’en dessous de mon soutien-gorge, il y a peu de chance que quoique ce soit s’échappe. Je fignole mon maquillage, rajoute une couche de mascara et fait un énorme câlin à Gatzo. “Ce soir, c’est mon soir, mon chien!”

Ben sonne à la porte. Je me précipite en bas de l’escalier. «Madâââââme», me dit-il en faisant une courbette. Je pouffe dans mon double menton. «Prête?» Et comment. Je n’attends que ça depuis des jours. En arrivant au restaurant, on choisit une petite table reculée, un rien dans la pénombre. L’apéritif arrive très vite.

Je le déguste aussi lentement que Ben me dévore du regard.

Je lui souris en cachant mes dents avec ma lèvre du haut. J’aurais bien trop peur qu’une épice des olives gâche la scène. On discute de tout et de rien, comme si on faisait à nouveau connaissance. Nos échanges n’ont rien de bien passionnant, même si je bois ses paroles.

Non, le vrai spectacle, c’est sous la table qu’il se déroule. Depuis une dizaine de minutes, j’ai enlevé ma chaussure à talon gauche et je passe délicatement mon pied autour de sa cheville. Il se mordille la lèvre en plissant les yeux. Que c’est excitant. Je me rappelle, quand j’étais en rhéto, ma prof de philosophie avait pris la peine de nous expliquer en quoi consistait l’acte sexuel. Ses paroles m’ont marquée pour toujours. “Faire l’amour, ce n’est pas qu’un coït.

Faire l’amour, ça commence bien en dehors du lit.

Quand deux regards se croisent au restaurant, quand deux mains se frôlent innocemment. Faire l’amour, ça peut durer des heures”, racontait-elle devant un auditoire fasciné.

Elle avait raison. Tout l’art de la séduction réside dans ces gestes subtils, ces battements de cils, ces sourires et ces yeux pétillants. On sait tous les deux que ça va arriver, que l’issue finale est toute tracée. Mais ce mélange d’hésitation, d’audace et d’excitation est encore plus délicieux qu’un orgasme.

Ce sont des moments précieux qu’il faut chérir et faire durer le plus possible. Au fond de moi, je sais qu’on aura encore des dizaines de rendez-vous comme celui-ci. J’ai ce sentiment de certitude qui ne fait que grandir. Nous deux, c’est une évidence. Du coup, je nous imagine déjà très bien en train de dévorer une pizza devant la télé dans six mois, tous deux en pyjama.

Après tout, on l’a déjà fait mille fois. La seule différence, c’est que nous sommes adultes maintenant (enfin, presque). Et qu’on est amoureux.


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