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““LE POINT G”” épisode 42: la chronique sexo de Gaëlle

La rédaction

Gaëlle, 27 ans, a passé huit ans de sa vie en couple. Mais après plusieurs déceptions, même si elle n’abandonne pas sa quête de l’amour avec un grand A, elle a décidé de se laisser vivre sans pour autant se priver des plaisirs de la chair. Elle compte bien découvrir les joies du sexe sans tabou et mener des expériences sans avoir froid aux yeux.


L’autre jour, je me suis réveillée dans le lit d’un parfait inconnu. Ne me demandez pas comment j’ai fait mon compte, j’en suis parfaitement incapable. Au vu de ma migraine, j’en conclus que j’ai dû exagérer hier soir. Ça ne m’était jamais arrivé. Je panique un peu en essayant de récupérer des bribes de souvenirs. Je me rappelle avoir rejoint mes copines au Bloody Louis, une boîte de nuit sympathique de la capitale. Je ne sors jamais en boîte mais j’avais réussi à me laisser convaincre par mes amies, bien décidées à me changer les idées.

Là où ça coince, c’est qu’on avait bien déterminé que cette soirée était une “girls night out”. Autrement dit: pas de garçon entre nous. On voulait juste s’amuser et danser. Alors comment ai-je pu finir dans le lit d’un inconnu? Et surtout, dans un état pareil, au point de ne plus me rappeler de rien? Mon esprit s’efforce de faire le point. J’observe la petite chambre très peu décorée. Aucun indice ne me permet d’identifier mon hôte.

J’essaie de me rassurer en me disant que je suis toujours en vie, habillée, et qu’au vu du seau à côté du lit, je suis en compagnie de quelqu’un de prévenant.


Mon téléphone vibre dans ma poche. Je sursaute avant de décrocher. C’est Sophie. “Ça va? T’avais pas l’air bien hier. Heureusement que Ben était là.” BEN? “Tu veux dire que je suis chez Ben?” Je n’en crois pas mes oreilles. “Non pas chez lui. Il devait dormir chez les parents d’un ami. J’imagine que tu es chez eux.” Je raccroche sans attendre. Il faut absolument que je parte d’ici. J’enfile mes baskets et me mets à la recherche de mes clés. Elles ne sont pas là. Ni dans mon pantalon, ni dans mon sac.

“C’est ça que tu cherches?” me demande Ben en faisant rouler le trousseau sur son doigt. Il se tient dans l’encadrement de la porte, en baggy et torse nu. “Je te les ai confisquées hier soir. J’ai fait du café, viens par là.” Je le suis timidement, rongée par la honte. Ben m’explique que j’ai mal supporté l’happy hour, au point de lui demander de venir me chercher.

Et voilà, je le savais. Ne JAMAIS laisser son téléphone à une fille en détresse sentimentale quand elle a bu un verre.


Mes amies auraient dû m’en empêcher. “Oh mais elles l’ont fait”, m’assure Ben. “Mais tu sais à quel point tu peux être tenace.” Il sourit. Je n’en reviens pas. Il est venu. Malgré toute la gêne que je ressens, je ne peux pas m’empêcher de me répéter qu’il est venu et qu’il a pris soin de moi. “Il faut que je parte”, ai-je murmuré d’une voix enrouée. “Les parents de mon pote ne rentreront pas avant demain. Tu as largement le temps de m’expliquer pourquoi c’est à moi que tu penses quand tu es saoule alors que tu as un copain.”

Je reste bouche bée. Il ne sait pas que je suis célibataire. “Tu as loupé quelques épisodes, je crois”, dis-je avec une nonchalance feinte. Pendant près d’une heure, on se raconte nos vies respectives avant de rentrer dans le vif du sujet. “Tu sais Ben, c’était pas tout à fait innocent de t’appeler à cette heure tardive. Je pense que mon subconscient voulait te dire…”

Il me coupe la parole brusquement, fait le tour de la table et s’assied à côté de moi. On se regarde en chiens de faïence pendant de longues secondes. Je n’ose plus rien dire.

Serait-ce le moment parfait pour tout lui dire? Bien sûr que oui. Mais je ne peux pas. Je suis paralysée devant son visage.


J’ai l’impression de me perdre dans les deux immenses planètes que sont ses yeux.

Il reprend la parole après une éternité. “Quand je suis revenu et qu’on a passé ces quelques jours ensemble, ça a tout changé. Notre relation était si évidente, si facile, si drôle. Et on faisait trop bien l’amour, faut l’avouer. On aurait pu donner des cours, tu sais.” Je m’esclaffe, à moitié pétrifiée. Il me fait signe de le laisser finir sans l’interrompre. “Mais je devais repartir. C’était comme ça, point barre. J’avais prévu de retourner en Amérique du Sud, mon voyage n’était pas terminé. Mais tu étais tout le temps là, dans ma tête. Et puis, mon cœur s’est brisé quand je t’ai vu avec l’autre con.”

Et le mien vient tout juste d’exploser en entendant ces mots.

Chaque semaine dans votre magazine, retrouvez la chronique de Gaëlle: Le Point G.

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