Gen F

En rejoignant la communauté, vous recevez un accès exclusif à tous nos articles, pourrez partager votre témoignage et…
© Flair

““LE POINT G”” épisode 4: la chronique sexo de Gaëlle

La rédaction

Gaëlle, 26 ans, a passé huit ans de sa vie en couple. Mais après plusieurs déceptions, même si elle n’abandonne pas sa quête de l’amour avec un grand A, elle a décidé de se laisser vivre sans pour autant se priver des plaisirs de la chair. Elle compte bien découvrir les joies du sexe sans tabou et mener des expériences sans avoir froid aux yeux.


L’autre jour, j’avais les jambes écartées sur la table. Et je ne portais pas de culotte. “Je vous fais l’intégrale?” me demande l’esthéticienne. L’intégrale? Quelle bonne question. Y a-t-il un standard à suivre en terme d’épilation? Mes copines me disent souvent qu’elles font la totale. “Tu te sens tellement plus libre après, et douce.”

Si je comprends parfaitement l’idée, la peur de souffrir m’empêche un peu de me laisser tenter par un arrachage intégral. Ça va peut-être vous sembler fou, mais à 26 ans, c’était ma première fois chez l’esthéticienne. Jusqu’à présent, j’avais toujours rasé mon pubis. Soit entièrement, soit en tentant vaguement de dessiner une forme triangulaire pas du tout esthétique. Mais après plusieurs dizaines de poils incarnés et autant de folliculites (c’est le stade au-dessus sur l’échelle de l’horreur), on m’avait vivement conseillé de passer entre les mains d’une professionnelle.

J’avais donc pris rendez-vous après avoir appelé six centres différents, en me renseignant sur le prix et la distance à parcourir pour rentrer chez moi à pied avec dignité.

Car oui, je n’avais aucune idée de la façon dont allait réagir mon corps. Et l’idée de marcher comme un canard sur plusieurs centaines de mètres ne me faisait pas super envie.


Sophie m’avait prévenue, il fallait d’abord que je laisse pousser mes poils pour qu’ils atteignent une taille raisonnable. Me pliant au mot, j’avais laissé mon pubis atteindre un stade de pilosité assez effrayant. Au moment de m’étendre sur la table d’opération, je me sens envahie d’une gêne intersidérale. “Ah oui, il était temps”, me lance la grande dame en blouse blanche. Visiblement, j’avais peut-être attendu trop longtemps.

Elle m’explique avec beaucoup de douceur sa façon de procéder. “Je vais commencer par le haut, c’est là que vous aurez le moins mal. Vous allez voir, ça pique un peu mais c’est très supportable. Par contre, il va falloir me laisser la place pour travailler.” Je réalise à ce moment-là que mes genoux sont plus serrés que ceux d’une petite fille qui doit faire pipi. J’écarte péniblement les jambes de cinq centimètres. “Encore un peu?” Bon ça va, j’ai compris, allons-y. D’un seul coup, je m’ouvre comme un coquillage, laissant ma peur de côté et livrant toute mon intimité à cette parfaite inconnue.

En tant que tatouée, je ne me considère pas comme douillette. J’ai une bonne résistance à la douleur et je suis prête à passer un mauvais quart d’heure. Ça en vaut la peine. Le but étant, bien entendu, de me montrer plus à l’aise face à mes futurs partenaires. Quand elle a répété sa question sur l’intégrale, j’ai répondu oui. Et lui ai posé des questions sur les habitudes des autres clientes.

“Généralement, elles reviennent toutes les trois semaines. Ça dépend de leurs préférences. Certaines préfèrent être plus velues”, m’explique-t-elle. “Oui, ou alors elles sont célibataires ahah!” Je ris d’un air gêné en réalisant ce que je viens de dire. Quel énorme cliché! Comme si le fait d’avoir une vie sexuelle active impliquait forcément d’être parfaitement épilée.

Je me souviens de toutes ces années avec mon ex où je ne faisais plus vraiment l’effort de me raser pour lui. Ça arrivait une fois de temps en temps, pour rafraîchir disons. Mais ça ne l’a jamais freiné dans son désir. Je pense qu’au final, il s’en foutait. Et moi aussi. Je l’ai laissé finir l’épilation, dans un silence pesant. J’ai payé, suis rentrée chez moi sans peine. Et je me suis mise immédiatement à la recherche d’une autre esthéticienne avec qui je ne ferai plus la même erreur de parler sans réfléchir.

Chaque semaine dans votre magazine, retrouvez la chronique de Gaëlle: Le Point G.

Pour lire les épisodes précédents, rendez-vous ici.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Nos Partenaires