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““LE POINT G”” épisode 39: la chronique sexo de Gaëlle

La rédaction

Gaëlle, 27 ans, a passé huit ans de sa vie en couple. Mais après plusieurs déceptions, même si elle n’abandonne pas sa quête de l’amour avec un grand A, elle a décidé de se laisser vivre sans pour autant se priver des plaisirs de la chair. Elle compte bien découvrir les joies du sexe sans tabou et mener des expériences sans avoir froid aux yeux.


L’autre jour, je m’apprêtais à vivre ma première fois. Après des mois d’attente, de questionnements, d’insécurité, de tests, d’apprentissage de qui je suis et de ce que je veux, voilà qu’elle était enfin arrivée, cette première nouvelle fois avec Ben. Notre rancard était prévu depuis quelques jours. “Mercredi à 20h” m’avait-il dit nonchalamment par SMS. Se rendait-il compte de l’impact de ces quelques mots?

Il a tout chamboulé, me permettant d’entrevoir une possibilité d’avenir ensemble, un renouveau, une vraie relation comme je n’en ai pas connue depuis des mois. Après avoir enchaîné la galère, les plans cul à répétition et la tristesse du lendemain matin, j’ai peut-être trouvé la personne qui m’aimera vraiment pour ce que je suis, qui ne me jugera jamais trop sévèrement, qui ne se moquera pas quand je serai vulnérable, nue de tout maquillage, de toute carapace.

Si vous saviez comme je l’attends, ce vrai premier rendez-vous, annonciateur d’une suite, d’une vraie histoire.


Je me dois d’être prête à 100 %. Tant physiquement que mentalement. J’ai pris des mesures radicales, passant sous les bandes de cires chaudes et douloureuses de l’esthéticienne, avouant à mon médecin que j’ai eu des rapports à risque, prête à entendre le diagnostic de ma prise de sang qui s’avéra (heureusement) négatif.

Je suis prête, affublée de ma plus belle robe noire, de mes plus scintillantes paillettes, de ma confiance la plus tangible. J’attends Ben de pied ferme, prête à tout lui dire, à lui avouer qu’il est le seul à me transir, à me donner envie de plus. Il arrive, décontracté et chaleureux. À peine m’aperçoit-il qu’il se jette dans mes bras. Je me sens confiante, déterminée. Après pareille étreinte, il ne manque aucun signe pour me jeter dans la gueule du loup.

On boit quelques verres en se racontant nos vies professionnelles et familiales. Je ris quand il me déballe ses histoires de famille, les délires de son grand-père communiste, la dernière collection de broches de sa mère. Je roule de l’épaule quand il évoque le futur et la joie de nos retrouvailles. Mes yeux de chat lancent des regards perçants qui ne tromperaient personne. Si ma gorge déployée et mes sourires allumeurs ne lui font pas comprendre que je le veux, je ne vois pas ce que je pourrais faire de plus.

Mes pieds se baladent à proximité de ses chevilles, remontant le long de ses mollets musclés. Je sens qu’il est réceptif à ma séduction.


Il me complimente sur la beauté de mes cheveux, la profondeur de mon regard. Je passe une soirée délicieuse, pleine de frissons de ces premières fois langoureuses où l’on attend longuement jusqu’à l’étreinte tant désirée. Et finis par lui demander, en toute innocence, où en est son actualité amoureuse depuis son retour d’Australie.

Je la voyais d’ici, la fin de soirée. On aurait bu jusqu’à plus soif, à en avoir la tête qui tourne. Je lui aurais proposé de danser dans la rue. Et il aurait suivi. Parce qu’il est comme ça, Ben, prêt à saisir la seconde, l’instant et à danser comme si personne ne le regardait. On aurait peiné à arriver jusqu’à chez moi, en s’enlaçant tous les deux mètres. On aurait échangé de longs regards à en perdre haleine.

Sans doute parfois, l’alcool effaçant nos doutes, on aurait flanché, échangeant de langoureux baisers amoureux.


Pour le plaisir de se retrouver, de vivre à 200 à l’heure, de tout oublier: boulot, famille, passé tumultueux.

On se serait aimés si fort en une nuit que les oiseaux en auraient eu la tête qui tourne. Une fois chez moi, l’attente délicieuse laisserait place à la passion dévorante. Les secondes s’écouleraient à une vitesse déconcertante, nous donnant envie de consumer cette flamme renaissante à l’infini. Je lui aurais certainement lâché dans un demi soupir que c’était lui depuis le début, que je ne voulais que lui pour faire battre mon cœur. Mais quand il m’a répondu, le regard enjoué, qu’il voyait quelqu’un d’autre pour l’instant, ‘une fille d’enfer’, j’ai su que mon enfer à moi ne faisait que commencer.

Chaque semaine dans votre magazine, retrouvez la chronique de Gaëlle: Le Point G.

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