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““LE POINT G”” épisode 20: la chronique sexo de Gaëlle

La rédaction

Gaëlle, 26 ans, a passé huit ans de sa vie en couple. Mais après plusieurs déceptions, même si elle n’abandonne pas sa quête de l’amour avec un grand A, elle a décidé de se laisser vivre sans pour autant se priver des plaisirs de la chair. Elle compte bien découvrir les joies du sexe sans tabou et mener des expériences sans avoir froid aux yeux.


L’autre jour, j’épluchais Tinder comme je pouvais éplucher le catalogue de La Redoute quand j’étais petite. Mais le problème avec Tinder, c’est qu’on ne sait jamais si on va recevoir ce qu’on a commandé. J’observais cette masse de mâles avec une certaine nonchalance. Trop petit, trop vieux, trop beau, trop, juste trop.

Bizarrement, aucun ne me plait plus que ça. Qu’est-ce qui m’arrive ? Je me sens complètement blasée. À vrai dire, je n’ai pas spécialement envie de rencontrer quelqu’un. Ces dernières semaines ont été particulièrement difficiles. Que des échecs. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé. J’ai eu une dizaine de rendez-vous. Avec des mecs très intéressants, certes. Mais à chaque fois, quelque chose clochait.

Prenons le dernier par exemple. Il m’a fait la cour pendant plusieurs jours. J’ai fini par accepter qu’on aille au restaurant ensemble. Il était très mignon, agréable.

Mais quand il a commencé à manger, tout le charme s’est rompu.


Il mastiquait de grosses bouchées pendant des secondes longues comme des heures, la bouche ouverte. Et il ne s’excusait jamais quand sa sauce venait gicler sur ma robe en dentelle. Pire, il me racontait sa vie, la bouche pleine. Je voyais les aliments à moitié décomposés danser entre sa langue et ses dents. Beurk. J’aurais pu vomir.

L’autre jour, j’ai rencontré Ghislain aussi. Très beau, cultivé, de bonne compagnie. Mais il a fallu qu’on aborde des sujets un peu plus sérieux pour que je déchante. «Ouais, c’est comme les pédés, ça me dégoûte». Aïe. Il n’a pas eu besoin d’en dire plus pour que j’envoie le traditionnel «S.O.S» à Sophie par texto pour lui dire de me demander de venir la rejoindre de toute urgence.

Rien à faire, il suffit parfois d’un tout petit détail pour tout casser.


Et je ne parle pas de petites choses au-dessus desquelles on peut passer sans problème en fermant les yeux. Mais de certains éléments de la personnalité ou du comportement qui me rebutent au point de ne plus pouvoir supporter d’être à côté de la personne. Le pire, c’est quand l’autre semble parfait à vos yeux, que tout est merveilleux comme dans les films. Et puis au moment de conclure, c’est la catastrophe.

Un jour un gars m’a déjà raccompagnée en bas de chez moi. Et au moment de m’embrasser, il a enfoncé sa langue jusqu’à ma glotte. Je ne pouvais plus respirer. J’avais beau essayer de tourner la tête, rien n’y faisait. Perdue entre les méandres de sa salive visqueuse et les lapements incessants de sa langue sur mon palais, je ne savais plus où me mettre. Je suis restée là trois bonnes minutes, les yeux écarquillés, à attendre que ça s’arrête et à me dire que mes gencives n’avaient jamais été aussi propres.

Quand j’ai fermé la porte derrière moi, il m’a fallu un moment pour arrêter de froncer les sourcils, la bouche déformée par une expression de dégoût. Quel dommage. Il était si charmant. Quelque part, c’est que ça ne devait pas marcher. On s’entendait bien mais il n’y a pas eu cette étincelle qu’on ressent quand on a une connexion particulière avec quelqu’un.

J’y crois beaucoup, à l’étincelle. J’ai l’impression que ce feeling est indispensable à une bonne entente, qu’elle soit destinée à aller vers une relation sérieuse ou pas. C’est presque une certitude, quand vous embrassez quelqu’un, si vous ne ressentez pas le «tilt» quelque part au fond du ventre, c’est peut-être qu’il ne faut pas creuser plus loin. Et là, je dois dire que ça fait un moment que j’ai laissé tomber. Je crois que Cuba me manque. Le soleil me manque. Raciel me manque. Sa bouche me manque.

Chaque semaine dans votre magazine, retrouvez la chronique de Gaëlle: Le Point G.

Pour lire les épisodes précédents, rendez-vous ici.

 

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