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““LE POINT G”” épisode 16: la chronique sexo de Gaëlle

La rédaction

Gaëlle, 26 ans, a passé huit ans de sa vie en couple. Mais après plusieurs déceptions, même si elle n’abandonne pas sa quête de l’amour avec un grand A, elle a décidé de se laisser vivre sans pour autant se priver des plaisirs de la chair. Elle compte bien découvrir les joies du sexe sans tabou et mener des expériences sans avoir froid aux yeux.


L’autre jour, je sirotais un cocktail sur la plage avec Camille. On était arrivées à Cuba il y a quelques jours. J’ai eu un véritable coup de foudre pour cette île. Les gens y sont tellement généreux, gentils. Le soleil et la musique n’y sont pas pour rien. Tout respire le bonheur. Camille et moi sommes ici pour deux semaines, en mode backpack. La journée, on marche beaucoup à la découverte de paysages somptueux. Mais une fois la nuit tombée, on fait la fiesta.

Le planning est déjà prévu pour ce soir: on veut danser la salsa et boire des mojitos. Camille danse déjà très bien. Moi et mes deux pieds gauches, on n’est pas certains de réussir à tenir le rythme. Mais tout les Cubains le disent; après deux verres, tout le monde sait danser.

Comme pour oublier le départ de Ben et mes récents échecs amoureux, je noie mes mauvais souvenirs dans un premier verre.


Un Cubain m’invite à danser. On dirait qu’ils ont des radars. Dès qu’une fille semble seule, ils se ruent dessus comme des mouches sur une bouse fraîche (oui, je suis romantique parfois).

C’est donc mon tour de m’essayer à la salsa. Un, deux, trois, quatre. Oulah, ce n’est pas aussi simple que ça en a l’air. Mon cavalier m’apprend doucement mais sûrement à prendre de l’assurance. Il s’appelle Raciel et a des cils plus longs que les miens. Il est plutôt mignon, je ne vais pas vous le cacher. Raciel est aussi très doux. Je le sens différent des autres Cubains «en chaleur». Car il faut bien appeler un chat un chat… Les garçons que je croise ici ont le «fuego» comme on dit. Ils sont constamment en chasse. Mais ce n’est pas déplaisant de se faire courtiser à tout-va. Je m’y fais assez vite.

Il glisse ses mains sur ma taille avant de les descendre lentement sur mes hanches. «Eres muy rica» me dit-il. Je pense que ça veut dire que mes formes lui plaisent. En tout cas, vu son regard, il semble apprécier ce qu’il touche.


Ce genre de comportement ne m’aurait pas forcément plu en Belgique. Mais avec la chaleur, la sensualité de la danse et les mojitos, je suis enivrée par le moment. L’air de rien, le temps passe. Et après près de deux heures de danse, je me rends compte que Raciel m’aura eu pour lui seul toute la soirée. Normalement, ce n’est pas dans la tradition latine d’agir comme ça. On s’investit ensemble le temps d’une danse, mais quand la chanson est finie, on change de partenaire et rebelotte. Quand deux personnes enchaînent plusieurs danses, ça devient de la séduction.

Et mon danseur met du cœur à l’ouvrage. Non seulement il m’apprend les bases de l’espagnol, mais en plus, il me fait tourner dans tous les sens. À chaque pas, ses mains puissantes me rattrappent en une pulsion des doigts. Il me dirige d’une main de maître et je n’ai qu’à me laisser porter. Il n’arrête pas de me dire que je suis belle, douce, que je danse bien. Je sais que ce n’est que du vent.

Mais ce soir, je me sens unique dans ses yeux. Il ne regarde que moi, à m’en faire perdre la tête. La musique laisse échapper un dernier roulement de tambour. Il me penche la tête en bas en me tenant par la taille. Et me remonte doucement en posant ses lèvres sur les miennes. Ce soir, je suis à lui.

 

Chaque semaine dans votre magazine, retrouvez la chronique de Gaëlle: Le Point G.

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