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““LE POINT G”” épisode 140: télétravail, laisser-aller et libido

La rédaction

Gaëlle, 28 ans, en a bavé côté cœur. Après avoir épluché Tinder et vécu mille et une nuits parfois torrides, parfois étranges, il semblerait qu’elle ait trouvé le bon. Avec Ben, elle explore toutes les facettes de la sexualité. Avec amour, mais surtout avec humour.


L’autre jour, on était toujours en télétravail. Il faut quand même se dire que nos vies sont extrêmement chamboulées depuis plus d’un an. Ben et moi travaillons à domicile depuis le 13 mars. Des mois à bosser l’un à côté de l’autre. Au début, on était plein de motivation. On se faisait des petit-déj’ de folie, des pauses sexe sur l’heure de midi, des promenades après le boulot et des soirées sagas de films jusqu’à pas d’heure…

Il y avait un côté « cocon » à toute cette période. Je pense que c’est comme ça qu’on a tenu bon, en faisant de moments anodins des occasions spéciales. Puis, je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé. Mais en regardant le journal à la télé, j’ai fait le point depuis mon canapé sur la situation des dernières semaines.

Ben a fusionné avec son peignoir qu’il n’a pas lavé depuis le mois de mars, j’ai espacé les shampoings de plus en plus souvent, mon tye & die a laissé place à une longue chevelure presque noire sans forme, j’ai dû acheter des lunettes à force de rester sur l’ordinateur toute la journée.


Bref, ce petit topo est là pour tirer une conclusion alarmante : on ne prend absolument plus soin de nous. Sophie, qui est mon +1 depuis le début de cette horrible période, m’a d’ailleurs fait la réflexion que je ne lâchais plus jamais mes cheveux : « tu fais toujours un gros kiki sur le haut de ton crâne, tu ne te maquilles plus non plus d’ailleurs ». Ce n’est pas qu’elle critiquait cette liberté de ne plus se soucier du regard des autres mais je pense qu’elle a remarqué que je me laissais dépérir l’air de rien.

En même temps, à quoi bon m’habiller pour rester chez moi?


Moralement, ça devient compliqué de garder une joie de vivre sans faille et de rester optimiste. Quand j’ai fait le compte de nos dernières relations sexuelles avec Ben, le constat était sans appel. On fait l’amour deux fois par mois. Deux fois par mois. Mais est-ce vraiment étonnant finalement ? On ne ressemble plus à rien et on vit dans notre salon, dans des peignoirs qui puent. Nos seules distractions sont de manger, regarder des films, prendre des bains et dormir. Et comme je le répète à Ben depuis des semaines, je suis hyper reconnaissante d’avoir cette chance. D’être en santé, sous un toit et de ne pas avoir eu tout une famille à gérer dans le stress.

Mais j’imagine à échelle nationale à quel point la libido des Belges a dû être en berne cette année.


Ce qu’il faut se dire ? C’est normal ! Nous vivons des heures sombres et anxiogènes. C’est tout à fait normal de ne plus avoir le moral après autant de mois où l’on a été soumis à rude épreuve. Et si votre libido en pâtit, ne vous inquiétez pas trop. C’est ce que j’essaie de me dire avec Ben. (J’espère sincèrement ne pas me trouver d’excuse là !)

Finalement, ni l’un ni l’autre n’est à blâmer pour ce manque d’érotisme. On est tout le temps fatigués, las de notre quotidien… Tout ça n’est pas très excitant. Heureusement, la vie va reprendre son cours. Nous avons tenus bons et le printemps est là désormais, et avec lui l’ouverture des terrasses et des restos. Nos hormones sont à nouveau en ébullition. Chérissons chaque instant de plaisir parce qu’on sait désormais à quel point ils sont précieux.

 

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