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““LE POINT G”” épisode 139: mes premières règles sans hormones

La rédaction

Gaëlle, 28 ans, en a bavé côté cœur. Après avoir épluché Tinder et vécu mille et une nuits parfois torrides, parfois étranges, il semblerait qu’elle ait trouvé le bon. Avec Ben, elle explore toutes les facettes de la sexualité. Avec amour, mais surtout avec humour.


L’autre jour, j’ai eu mes premières règles sous stérilet en cuivre. C’était un peu comme une première fois, un moment désarçonnant, surprenant, une redécouverte de mon corps. En essayant de refaire le fil de ma vie contraceptive, j’ai calculé que ça faisait presque 15 ans que je n’avais pas eu mes règles naturelles. D’abord sous pilule puis sous stérilet hormonal, j’ai vécu ces années en paix avec mes règles. Mon flux était très léger et durait maximum 3 jours. Surtout avec mon stérilet hormonal où il m’arrivait d’avoir 2 gouttes en tout et pour tout durant les menstruations.

Une liberté non-négligeable, c’est certain, mais qui ne va pas sans ses inconvénients.


Déjà sous pilule, je sentais que ma libido était vraiment très peu élevée. Elle s’est décuplée en passant au stérilet hormonal mais j’avais tout de même des problèmes liés aux hormones synthétiques : maux de tête, hirsutisme (perte des cheveux mais tous les autres poils qui poussent beaucoup plus vite), sensation de déprime très fréquente… Bref, j’en avais ras-le-bol donc j’ai tout arrêté. Et là, ça a été le choc.

D’un coup, je me retrouve avec des règles qui durent 7 jours et qui sont beaucoup plus abondantes. Mais ce sont les miennes, mes règles naturelles.


J’espère m’y habituer mais je ne vous cache pas qu’elles ont eu une incidence sur ma vie sexuelle. Vous vous doutez bien qu’avec deux gouttes par cycle auparavant, elles ne m’ont jamais freinée à avoir des rapports avec Ben. J’étais toujours surprise quand Sophie me disait que pendant sa semaine, c’était hors de question de faire quoique ce soit. Mais maintenant je comprends tellement ! À moins de s’y atteler dans la douche, c’est impossible à mettre en place sans risquer de tacher les draps. Et bien au-delà de ça, je vous avoue que ça ne me traverse même pas l’esprit. Je n’en ai pas forcément envie. Peut-être que ça reviendra !

Il paraît qu’il faut attendre au moins 3 mois pour que le corps se stabilise et reprenne les rennes. J’ai hâte que ça soit le cas. Parce que là, je ne suis qu’un syndrome prémenstruel en continu.


Je pleure pour un oui ou pour un non, je suis fatiguée et irritable. Un vrai bonheur de me côtoyer pour le moment ! Ça serait la chute d’hormones la responsable. Et elle me tape bien sur le système. Le sexe est la dernière chose à laquelle je pense. Au bout d’une dizaine de jours de disette, Ben m’a d’ailleurs fait remarquer que ça lui manquait de tremper son biscuit. Je n’ai pas osé lui répondre que s’il voulait le tremper dans un verre de lait, il allait être déçu. Pour l’instant, c’est plutôt du Bordeaux.

Je lui ai demandé d’être patient, parce que je n’ai pas la tête à ça. Je ne pense qu’à manger, dormir, et prévoir suffisamment de mouchoirs au cas où. On a vraiment inversé les rôles avec ce changement de contraception. C’est le monde à l’envers : maintenant c’est Ben qui a plus souvent envie que moi alors que j’ai mal vécu ma libido plus importante que la sienne depuis presque deux ans.

Une chose est sûre : il sait enfin ce que c’est que de refréner ses envies. Ce qu’il faut en retenir ? Moi qui sortais à qui voulait l’entendre des grandes phrases faites de « toujours » ou de « jamais », je retiens que rien n’est immuable et que la libido est extrêmement variable en fonction des contextes de nos vies. Là, c’est la contraception qui joue, peut-être qu’un jour ça sera autre chose qui impactera la libido de Ben ou la mienne, positivement ou négativement. Mais rien n’est jamais gravé dans la roche ! Le plus important finalement, c’est d’être à l’écoute de notre corps et de l’autre, avec bienveillance et communication positive.

point g

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