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““LE POINT G”” épisode 137: syndrome prémenstruel et sexualité

La rédaction

Gaëlle, 28 ans, en a bavé côté cœur. Après avoir épluché Tinder et vécu mille et une nuits parfois torrides, parfois étranges, il semblerait qu’elle ait trouvé le bon. Avec Ben, elle explore toutes les facettes de la sexualité. Avec amour, mais surtout avec humour.


L’autre jour, j’ai pris conscience de l’impact du syndrome prémenstruel sur le corps et l’esprit des femmes. Aujourd’hui plus que jamais, pour l’avoir vécu moi-même, je trouve ça d’autant plus important d’en parler.

Avez-vous déjà remarqué à quel point ce qu’on fait subir à notre corps avec une contraception peut nous détraquer tant mentalement que physiquement ?


Je prends un exemple qu’on a déjà toutes lues quelque part : l’absence de libido sous contraception hormonale. Nous sommes nombreuses à réaliser que notre désir peut être impacté par des hormones synthétiques. Les témoignages de renaissance après l’arrêt de celles-ci sont d’ailleurs légion. Pourtant, il reste une forme de tabou à en parler, même entre copines. Ce qui nous amène dans une culpabilisation énorme de qui nous sommes, de remise en question affolante sur notre propre condition de femme.

Ça peut être douloureux à encaisser au quotidien, cette incompréhension du rapport entre notre cerveau et notre corps.

Le syndrome prémenstruel, par exemple, peut provoquer divers symptômes allant de la migraine à la véritable dépression passagère. Comme une perte de goût de la vie, des pensées noires obsédantes.


À l’inverse, d’autres phases de notre cycle peuvent nous amener dans des états d’euphorie, de bien-être absolu, de libido qui crève le plafond. Nier ou ignorer que les hormones ont un impact énorme sur notre façon de nous comporter et de penser peut nous plonger dans une détresse et une souffrance incontrôlable. Je vous conte ma propre expérience. Sous pilule de mes 14 ans à mes 25 ans, j’ai perdu tout goût au sexe et me suis longuement questionnée sur ma sexualité et ma normalité. En passant au stérilet hormonal, avec une diffusion plus localisée, mon corps s’est réveillé et m’a fait découvrir des plaisirs qui m’étaient inconnus mais aussi un goût de la vie beaucoup plus excitant.

Il y a quelques temps, j’ai pris la décision d’arrêter les hormones et de laisser mon corps vivre naturellement pour la première fois dans sa vie d’adulte. Et aujourd’hui, je passe par des phases très compliquées de désir absolu puis éteint et ainsi de suite. Mon humeur change comme une girouette et je ne me reconnais plus. Tout ça pour quoi ? Parce que mon corps est en train de reprendre vie tout doucement, avec le lot de variations que ça peut induire. J’ai mis du temps à comprendre que ce n’était « que » ça, allant jusqu’à me demander si je n’étais pas bipolaire pour avoir des sautes d’humeur aussi fréquentes.

Oser poser les questions à des spécialistes a été salvateur et a pu me rassurer profondément sur l’anxiété naissante en moi. Que faire alors de toutes ces informations ? Les analyser. Tenir un calendrier de ses émotions et de sa libido peut vous aider à mieux comprendre comment vous fonctionnez, quelles périodes sont les plus à même de vous causer une grande fatigue ou une tristesse que vous ne comprenez pas.

Et le plus important surtout, c’est de se dire que ça va passer tout au long de votre cycle.


Quand on est hypersensible aussi, ces sentiments sont décuplés, il faut le savoir. Tous ces chamboulements sont parfois difficiles à vivre et incompréhensibles. En prendre conscience permet de mieux les appréhender et d’apporter du répit et du repos à notre corps.

Aujourd’hui, je sais que la semaine avant mes règles va apporter avec elle des torrents de larmes. J’ai décidé de ne plus les retenir et de m’apporter du bien-être pour surmonter cette semaine. Petit à petit, en aménageant votre vie en fonction de vos ressentis, vous ne serez plus victime de votre propre corps mais en phase avec lui. Et mieux se comprendre, c’est la clé d’un plus bel amour de soi.

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