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““LE POINT G”” épisode 126: la chronique sexo de Gaëlle

La rédaction

Gaëlle, 28 ans, en a bavé côté cœur. Après avoir épluché Tinder et vécu mille et une nuits parfois torrides, parfois étranges, il semblerait qu’elle ait trouvé le bon. Avec Ben, elle explore toutes les facettes de la sexualité. Avec amour, mais surtout avec humour.


L’autre jour, je me suis offert un petit cadeau des plus excitants. Dans ma quête d’exploration de la sexualité, j’ai eu envie de tester un massage tantrique. J’ai longtemps eu cette vision de ce type de pratiques comme de la prostitution. Parce que soyons claires, il y a bien souvent un happy ending qu’on nomme orgasme à la fin du massage. J’ai pris rendez-vous dans un centre réputé qui a tout sauf l’air glauque, histoire de me rassurer.

On m’a demandé si je préférais une femme ou un homme. Et pour m’enlever un stress supplémentaire, j’ai préféré faire appel à une femme.


Une fois arrivée sur place, je suis plutôt nerveuse mais j’essaie de me détendre. Après tout, je suis venue ici pour passer un bon moment, pas pour repartir encore plus stressée. La masseuse me propose de me déshabiller et de me coucher sur le ventre sur la table. Curieuse mais gênée par ma nudité, je reste encore assez crispée. Mais les petites bougies et la musique douce m’englobent de bienveillance et me permettent de lâcher prise quelques instants. Je reçois une belle quantité d’huile chaude sur le corps. Elle s’étale sur tout mon dos avant de couler entre mes fesses. Ça a le don de m’exciter un peu. Mais je dois me recentrer : non, non ce n’est pas sexuel.

La masseuse commence par mes pieds et remonte le long de mes hanches, puis à l’intérieur de mes cuisses. L’air de rien, elle frôle mon entre-jambes à plusieurs reprises, me faisant presque sursauter à chaque fois. « Est-ce qu’elle sait qu’elle me touche presque le sexe ? » Oui, bien sûr qu’elle le sait. Mais c’est si subtil et délicat que je finis par m’y faire. Ses mains touchent tout mon corps pendant plus d’une heure, me faisant ressentir des vagues de plaisir chaudes qui me prennent jusque dans le creux de mes reins.

Un peu plus à chaque fois, je sens que je me déconnecte et que le plaisir pourrait exploser d’une seconde à l’autre. Mais il redescend dès qu’elle éloigne ses mains, et remonte, et redescend, et remonte, et redescend…


Je vous laisse imaginer à quel point le moindre toucher est de plus en plus intense. Comme si mon corps s’imprégnait de sensualité. Et ça, c’est vraiment une sensation que j’ai adorée.

Finalement, je n’ai pas joui. J’ai failli écrire « réussi à jouir » mais justement, le but du massage tantrique n’est pas l’orgasme, c’est de se reconnecter au plaisir du toucher sur la chair. Même si la jouissance peut en faire partie, elle n’est pas obligatoire. D’ailleurs, le fait que je n’y sois pas parvenue n’est pas un problème. Ça m’aurait demandé beaucoup, beaucoup, beaucoup (j’insiste) de lâcher prise pour me livrer comme ça devant une inconnue. J’étais assez contente d’avoir choisi une femme. Avec un homme, les choses auraient été différentes. J’aurais certainement perçu cette scène comme un acte infidèle et n’aurais pas pu me laisser aller à ce point. Et puis même, femme ou homme, j’ai dû me répéter mille fois « est-ce que j’ai le droit de jouir ou pas ? Est-ce que ça serait bizarre ? »

À force de se poser la question, ça paraît presque impossible d’y arriver. Même si je sais que certaines de mes copines qui ont également testé y sont parvenues. C’était un beau cadeau que je me suis offerte, qui m’a permis de me reconnecter à moi-même et de me laisser envahir par une énergie sexuelle qui m’est propre. Un beau cadeau comme un cadeau qui coûte cher d’ailleurs. Je plains sincèrement les personnes qui deviennent accros (parce que ça ne doit pas être très compliqué d’avoir envie d’y retourner). J’ai vu qu’il était possible d’y aller en couple… Voilà de quoi travailler au corps mon partenaire pour lui apprendre la jouissance absolue. Parce que sous ses mains, c’est sûr : je craquerai.

Chaque semaine dans votre magazine, retrouvez la chronique de Gaëlle: Le Point G.


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