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““LE POINT G”” épisode 124: la chronique sexo de Gaëlle

La rédaction

Gaëlle, 27 ans, en a bavé côté cœur. Après avoir épluché Tinder et vécu mille et une nuits parfois torrides, parfois étranges, il semblerait qu’elle ait trouvé le bon. Avec Ben, elle explore toutes les facettes de la sexualité. Avec amour, mais surtout avec humour.


L’autre jour, j’ai commencé mon introspection. Je ressens un immense besoin d’avoir des clés pour mieux me comprendre, mieux me connaître. C’est difficile de se voir d’en-haut, d’essayer de capter ses mécanismes de défense, d’autodestruction. J’ai déjà compris pas mal de choses. Notamment mon besoin de certitudes, qui me perdra peut-être un jour.

Voyez-vous, je fais partie de ces personnes incapables de lâcher prise. Je dois tout contrôler, tout savoir, ne pas laisser de zone d’ombre dans le tableau.


Parce que sinon, j’angoisse, je me pose trop de questions, je construis seule les réponses et je finis avec tout un tas de croyances qui sont souvent fausses. C’est comme ça que j’ai fini par catégoriser notre relation de « tout est parfait sauf le cul ». Et ce depuis le début je pense. Chaque relation a ses points noirs, qui nous poursuivent et reviennent, dispute après dispute. Dans mon cas, j’ai fait une fixette sur la sexualité et je me demande tous les jours ce dont j’ai besoin pour être heureuse.

Dans notre couple, elle est très satisfaisante mais pas incroyable. L’alchimie n’est pas innée. Mais au lieu de tenter de la construire, j’en ai fait un problème. À nouveau, une croyance que j’ai ancrée dans ma tête et qui ne veut plus en sortir. Vous savez comment on appelle ça en psychologie ? Du sabotage. On se persuade d’une idée qui amène à la destruction de quelque chose de solide parce qu’on est convaincu.e que ça ne peut pas marcher. Et là, j’en arrive à ne plus savoir où j’en suis. Suis-je en plein sabotage, ai-je raison de me poser ces questions ou devrais-je juste arrêter de penser et me laisser porter par la vague ?

Rien n’est clair, tout est flou et forcément, pour quelqu’un qui rêve de certitudes irrationnelles, c’est angoissant. J’ai l’impression que la réponse que j’attends, c’est soit « on se lance et on passe notre vie ensemble », soit « on arrête tout, je perdrai une personne avec qui je pourrais tout construire et j’irai m’envoyer en l’air les premières semaines ». Vous voyez le problème ? C’est tout blanc ou tout noir. Deux choix, un Y devant moi. Alors que la vie est plutôt un arbre avec plein de branches différentes. Ce n’est jamais aussi simple que l’un ou l’autre.

Bêtement, si je choisis de rester avec Ben, il est tout à fait possible qu’il change d’avis, rencontre quelqu’un d’autre ou que l’un de nous deux meurt. Oui, je sais, c’est plutôt morbide mais assez réaliste.


J’ai décidé de ne pas trop me laisser submerger toute seule et de me faire aider dans ce processus. Quand je vous dis que cet hiver va être celui de l’introspection, ce n’est pas une blague ! Et je pense à chaque fois que j’écris cette chronique et que je suis dans un « bad mood » en me disant « mais mon dieu.. Je dois leur offrir du rêve, des histoires de sexe passionnantes et qui chauffent la libido ». Mais je n’y arrive pas et je n’ai pas envie de vous mentir, ça serait me mentir à moi-même aussi. Alors je vais vous dire : parfois, j’ai des choses trop chouettes à partager avec vous, parfois, je ne suis pas au top et cet espace est cathartique pour m’aider à faire le point.

Du coup, je vous remercie pour votre bienveillance si vous me comprenez. Et si vous en avez marre de mes complaintes, revenez à la fin de l’hiver, ça sera certainement beaucoup plus cool ! Je ne sais pas si c’est la crise du Coronavirus qui m’a mise dans cet état d’entre-deux et de remise en question. Mais si vous passez par-là, je vous souhaite plein de courage, des périodes d’accalmie et de douceur. Et surtout de penser à vous, parce que c’est le plus important.

Chaque semaine dans votre magazine, retrouvez la chronique de Gaëlle: Le Point G.


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