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Témoignage: ““Mes allergies me font vivre un enfer””

Justine Rossius

Environ 3 belges sur 10 souffrent d’allergies, qui peuvent se manifester par un nez bouché ou des yeux larmoyants, mais aussi, dans certains cas plus rares, par des réactions extrêmes. Comme c’est le cas pour Caroline, 25 ans…


 

“J’ai été allergique aux arachides, aux noix et au soja toute ma vie. Mes parents ont tout fait pour m’éviter le moindre contact avec ces aliments. Mais à 11 ans, lors de vacances en Espagne, j’ai pris une bouchée du repas de ma sœur. J’ignorais qu’il contenait des noix et j’ai fait un choc anaphylactique. Une personne qui était dans le resto, elle-même allergique aux abeilles, a immédiatement sorti son EpiPen et contacté les secours. Quelques minutes plus tard, j’étais prise en charge par l’équivalent du SMUR, où l’on m’a administré de l’adrénaline. Jusqu’à l’année passée, je finissais environ trois fois par an aux urgences à cause de mes allergies, ayant accidentellement ingéré quelque chose qu’il ne fallait pas.

Si je commence une réaction, je fonce à l’hôpital, car il est très difficile d’estimer la gravité du phénomène. J’ai déjà été à deux doigts d’y rester.


Un jour, dans un restaurant haut de gamme, après avoir demandé plusieurs fois s’il était sûr et certain que le plat ne contenait pas de noix, j’ai fait un choc anaphylactique. Dieu merci, ma copine qui m’accompagnait sait comment réagir en pareil cas. Elle m’a immédiatement injecté un EpiPen et contacté une ambulance. Mais, voyant que j’avais perdu connaissance, elle a arrêté la première voiture qui passait et a demandé au conducteur de nous conduire aux urgences les plus proches. Moins de cinq minutes plus tard, je recevais les soins nécessaires. Cette prise en charge rapide m’a sauvé la vie, mais elle a malgré tout laissé des traces. Pour moi, mais aussi pour ma copine qui a été témoin de cet épisode.

 

Depuis lors, je n’ai heureusement plus jamais vécu de choc anaphylactique. Et j’emporte toujours deux EpiPen, même si je sors seulement boire un café. Lorsque je mange à l’extérieur, j’indique directement quelles sont mes allergies. Parfois on me regarde de travers, mais cela ne m’empêche pas de toujours prévenir, car une simple cuillère en contact avec le soja, les noix ou l’arachide suffit pour provoquer chez moi une sévère réaction allergique. Et si j’ai l’impression qu’un serveur ou un chef ne me prend pas au sérieux, je présente mon passeport d’allergies de contact. Je n’osais le faire avant, par peur de donner l’impression de dramatiser la situation, mais minimiser les risques peut me coûter la vie.

 

J’adore voyager et je ne m’en prive pas, mais partir en vacances reste un défi. Des voyages lointains, dans des pays exotiques, demandent beaucoup de préparation. Les allergies sont typiques des Occidentaux et les locaux les ignorent souvent. Bonne chance pour tenter d’expliquer un problème pareil en ne parlant pas la langue. C’est pourquoi j’emmène toujours une fiche reprenant mes allergies et traduite dans la langue du pays et, si je ne suis pas convaincue à 100 % par la réponse, je mange des Aiki Noodles ou des biscuits que j’emporte avec moi depuis la Belgique.

Manger dans un foodtruck au Vietnam ou en Thaïlande? Même pas en rêve. Et avant de partir, je choisis ma destination et je prépare un itinéraire de façon à me trouver en permanence à une demi-heure maximum d’un hôpital. C’est la manière la plus sûre pour moi de voyager.


 

La théorie de l’hygiène


Les personnes qui grandissent dans un environnement sain, avec accès à l’eau potable et une exposition minimale aux parasites et ou aux infections bactériennes, courent plus de risques de développer des allergies. C’est probablement lié au fait que notre système immunitaire est différent aujourd’hui d’il y a cent ans. Après la Seconde Guerre Mondiale, le nombre de cas a connu une forte augmentation: de 5% en 1945 à 30% en 2017, en particulier dans les pays très développés. En outre, il existe aussi un facteur génétique et le niveau d’éducation de la mère semble aussi jouer un rôle. Les plus instruits et adaptés à notre mode de vie, sont les plus susceptibles de développer des allergies. La théorie de l’hygiène démontre en réalité que de meilleures conditions de vie entrainent plus d’allergies.

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