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© Young serious overworked, male mature health care worker sitting looking down very sad

““Je suis las””, le cri du coeur d’un médecin contre la désinformation

Kathleen Wuyard

“Ceci est un post de lassitude” commence pour ses plus de 145 900 followers le pédiatre qui se cache derrière la page Facebook à succès “To be or not Toubib“. De retour d’une garde aux urgences pédiatriques dans un hôpital français, le médecin a rédigé un cri du coeur contre la désinformation qui fait rage depuis le début de la pandémie.


“Si la CoVid a prouvé quelque chose, ce n’est pas seulement la fragilité de notre société moderne construite sur l’hyper-mobilité et sur la productivité, ce n’est pas non plus notre vulnérabilité en tant qu’être humain face aux lois de la Nature et des micro-organismes dans l’écosystème qui nous entourent, ce n’est même pas notre tendance à nous entretuer pour un oui ou pour un non sur tel ou tel sujet (les réseaux sociaux en sont un merveilleux et triste exemple)” commence le médecin, dans un post qui a été liké plus de 1.800 fois à l’heure d’écrire ces lignes.

Non, ce que le CoVid a prouvé, c’est le danger de laisser la parole à des gens qui profitent de la vulnérabilité, de la peur (légitime), de la méconnaissance scientifique de toute une partie de la population pour faire leur notoriété et leur argent”.


Et d’épingler ceux qui “se font une joie de profiter de l’incertitude qui règne pour désinformer”, alors même qu’une “flopée de médecins tentent d’informer, de vulgariser et d’aider sur l’internet dans le combat contre les Fake News“. “Une désinformation que moi et certains autres combattons depuis le début de la crise et même avant. Mais une désinformation qui me fatigue tellement…”

Tout ce complotisme qui finit par asphyxier les gens qui ne savent plus que croire ou qui croire devant des scientifiques qui se doivent d’être irréprochables dans leur champ de connaissances et surtout ne pas en sortir”.


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Oui mais s’il date depuis bien avant le début de la crise sanitaire actuelle déjà, pourquoi le poster maintenant justement? La faute à une garde et à la confrontation de trop.

Un médecin en colère


Et de raconter l’arrivée de ce petit garçon accompagné de ses parents, admis pour une urgence chirurgicale, à réaliser le soir-même sous peine de complications, avec test PCR Covid en urgence pour éviter que l’enfant ne contamine le bloc opératoire.

Et là. Les parents refusent. Devant vous, tout net. Etonnés, vous leur demandez ce qu’il se passe. La réponse: le CoVid n’existe pas”.


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“C’est une supercherie, ils le savent, ils l’ont vu sur Internet et des amies leur ont dit. Ce test, c’est un acte désagréable pour rien, pour torturer leur enfant. Ils n’en veulent pas”. Et tant pis si c’est la condition sine qua non pour pouvoir opérer le petit: c’est seulement après de longues négociations et la menace, enfin, d’appeler le procureur de la République, que les parents se résignent. Un test administré par quatre personnes, à un garçonnet terrifié qui monte en pleurs au bloc opératoire.

Vous êtes en colère contre les parents? Moi pas. Je suis en colère contre ceux qui leur ont monté la tête, contre ces masses aveugles de complotistes qui voient tout et n’importe quoi dès qu’une vache pète de travers”.


Et d’ajouter que “ce petit garçon qui va bien aujourd’hui, dont les parents ont été paniqués et secoués, c’est de votre faute s’il en est là”. Avant de finir par une promesse: “moi, mes collègues, nous ne vous laisserons pas gagner cette guerre”. Un post percutant, à lire dans son entièreté ici. Pour obtenir des informations fiables et scientifiquement vérifiées sur la crise sanitaire, vous pouvez consulter la page dédiée à la pandémie par l’Organisation Mondiale de la Santé, les bulletins épidémiologiques compilés par Sciensano ou encore la page Info-Coronavirus.be.

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