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Ce que les greffes d’utérus vont changer pour les femmes infertiles

Kathleen Wuyard

Après la première greffe d’utérus en Belgique, réalisée il y a quelques semaines par des médecins de l’hôpital de Gand, sur une patiente qui pourra porter un enfant d’ici un an, des médecins français viennent également de réaliser une greffe réussie. Un grand pas pour la médecine, et un véritable bond en avant pour les couples infertiles.


Pour préparer cette opération, une équipe de 50 médecins ont travaillé durant plus de 4 ans. La patiente qui a bénéficié de la greffe n’avait ni vagin, ni utérus, et on lui a greffé celui d’une donneuse d’organes en état de mort cérébral. Grâce à la transplantation, mais aussi à la fécondation in vitro, la patiente greffée pourra espérer porter un enfant d’ici un an. Un vrai miracle: jusqu’à présent, les femmes dépourvues d’utérus devaient avoir recours à l’adoption ou à une mère porteuse, or ces dernières ne font pas l’objet d’une réglementation en Belgique, ce qui donne lieu à incertitude et dérives.

La greffe de Gand est la dixième fois qu’une telle opération est réalisée dans le monde. Et l’équipe de l’hôpital universitaire ne compte pas s’arrêter là puisqu’elle prévoit de greffer 20 utérus dans les mois et les années à venir. Parmi les greffes qui ont déjà eu lieu, on compte notamment celle d’une Suédoise, en 2014, qui a pu mettre un bébé au monde grâce à la greffe de l’utérus d’une femme ménopausée et à l’implantation d’embryons issus de son ovule par les spermatozoïdes de son conjoint.

Une femme sur 500


Si les greffes sont porteuses d’espoir pour les femmes souffrant par exemple du syndrome de Rotikansky-Küster-Hauser, celles qui ont un utérus dysfonctionnel suite à un cancer ou à une opération chirurgicale pourraient également en bénéficier. Et les questions éthiques, alors? Pour y répondre, les chercheurs de l’université de McGill ont développé le “critère de Montréal” afin de déterminer si une greffe utérine est éthiquement acceptable ou non. Un critère axé sur trois points: la personne qui reçoit la greffe est une femme sans contre-indications médicales, qui est dans l’incapacité (personnelle ou légale) d’avoir recours à une mère porteuse ou à l’adoption; la donneuse d’organes est en âge de se reproduire et en état de prendre la décision de donner son utérus, et l’équipe responsable de la greffe a informé les deux parties et ne fait pas l’objet d’un conflit d’intérêt. Une fois les critères réussis, l’opération pourrait changer la vie de nombreux couples: parmi ceux qui souffrent d’infertilité, une femme sur 500 souffre d’une anomalie de l’utérus. À l’heure actuelle, environ 25 équipes médicales travaillent sur le sujet dans le monde, et quinze naissances ont déjà eu lieu grâce à une greffe.

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