N’en avoir rien à foutre, la clé pour une vie heureuse?
C’est plutôt ancré dans notre société: nous voulons être en meilleure forme, plus intelligents, plus riches que les autres. Mais cela ne nous rend généralement pas plus heureux. Une bonne résolution à tenir? Don’t give a fuck, autrement dit, n’en avoir rien à foutre.
Fuck. Fuck. Fuck. Fuck. Ne le prenez pas personnellement: ces jurons sont juste là pour vous mettre au parfum d’un article qui contiendra beaucoup le mot fuck. La clé d’une vie heureuse en 2021? N’en avoir rien à foutre. Et visiblement, éliminer la politesse grammaticale. En plus d’être un hashtag populaire, Don’t give a fuck est également la devise de Mark Manson, gourou du développement personnel pour la génération Internet. Son blog a attiré plus de deux millions de lecteurs et son livre “The Subtle Art of Not Giving a Fuck” a fait partie de la liste des best-sellers du New York Times il y a quelques années.
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La vie craint et c’est ok
Pour ceux qui n’ont pas encore lu le livre: Manson explique avec humour que n’en a avoir rien à foutre peut conduire à de meilleurs choix. Comment? Facile. La plupart d’entre nous s’attendent à ce que la vie soit une fête constante et à se mettre en colère quand elle ne se déroule pas comme on le veut. Nous sommes jaloux lorsqu’un collègue obtient une augmentation, en colère lorsque des amis oublient de nous inviter à dîner, déçus parce que le succès n’a pas pointé le bout de son nez... Des sentiments très humains, qui, malheureusement, ne nous rendent pas plus heureux. Les réseaux sociaux renforcent cette insatisfaction, car pour chaque manque ressenti personnellement, nous pouvons trouver dix exemples virtuels de personnes qui réussissent mieux que nous. La seule façon de briser un tel schéma plaintif, a déclaré Manson, c’est d’admettre que la vie est parfois nulle et s’en foutre. Ce n’est que par cette acceptation du négatif que vous pourrez résoudre les problèmes et transformer les revers en succès.
La seule façon d’être heureux est d’admettre que parfois la vie craint et s’en foutre.
Toute sa philosophie tourne autour de la découverte de ce qui est important pour vous et de l’économie d’implication dans tout le reste. Maintenant, il est important de savoir que, paradoxalement, l’humanité est programmée pour en avoir quelque chose à foutre. C’est bien en soi, parce que toutes ces choses – nos soucis, si vous voulez – nous font nous reproduire, construire une maison et faire carrière. Cela ne devient un problème que lorsqu’on se concentre sur les mauvaises choses: la jalousie, le drame, l’apitoiement sur soi, l’insécurité. Au lieu de vous impliquer dans absolument tout, vous feriez mieux de réserver cette implication pour les choses qui vous font vibrer: vos proches, votre propre entreprise ou ce voyage autour du monde dont vous avez toujours rêvé. Attention cependant, n’en avoir rien à foutre n’équivaut pas à de l’indifférence. Mark Manson nous invite tout simplement à abandonner nos émotions négatives pour ces choses qui n’en valent pas/plus la peine. Et comme pour tout le reste? Fuck it.
En pratique
Il est venu le temps des leçons pratiques. Exemple 1: Un ami, que j’appellerai S., a reçu une offre d’emploi à l’université. Tout va bien, mais S. ne veut vraiment pas travailler là-bas. Il souhaite postuler pour un emploi dans une grande entreprise, où il pourra gagner plus. Au lieu de remercier poliment les recruteurs et de refuser, S. est inquiet. Il se sent coupable envers le professeur qui lui offre le poste et coupable envers lui-même d’avoir dit non à une si belle opportunité. En d’autres termes, S. n’arrive pas à n’en avoir rien à foutre. Au lieu d’essayer de plaire aux autres et de prétendre qu’il est honoré, il devrait accepter le négatif: on ne peut pas plaire à tout le monde et il faut oser choisir. En d’autres termes, S. devrait franchement s’en foutre. Pas besoin d’en faire des tonnes ni face à la réaction du prof ni sur la possibilité qu’il regrette plus tard sa décision. Sur quoi en avoir à foutre? Sur sa vision de sa carrière ici et maintenant.
Exemple 2: Une connaissance nommée T. est jalouse des sorties des autres dans des endroits assez chers. Elle passe des heures sur Instagram, à faire défiler les photos de ses amis, et à publier des commentaires passifs-agressifs du genre: “C’est pas juste! Amusez-vous bien!”, “Et moi, je bosse. Faut bien gagner sa vie hein”. Selon Mark Manson, T. en a bien trop à foutre. Il est grand temps d’accepter que certaines de ses meilleures amies aient plus d’argent qu’elle, partent en vacances et sortent. Si T. se souciait moins du temps libre des autres, elle pourrait passer plus de temps sur les choses qui sont importantes pour elle: travailler dur et épargner pour sa propre vie de rêve comme elle le fait depuis toujours. Si c’est ce qui compte pour elle, c’est là qu’elle devrait mettre son implication.
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“Don’t give a fuck” en 5 étapes
- Assurez-vous qu’une sonnette d’alarme sonne chaque fois que vous vous inquiétez de quelque chose dans votre tête.
- La sonnette retentit? Demandez-vous: est-ce vraiment important pour moi?
- Si c’est le cas, vous avez le droit d’en avoir quelque chose à foutre.
- Sinon, rien à foutre.
- Félicitations, vous venez d’économiser de l’implication pour quelque chose d’intéressant.
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