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C’est officiel: les femmes célibataires et sans enfants sont les plus heureuses

Kathleen Wuyard

Marre qu’on “s’inquiète” de votre célibat et qu’on vous fasse remarquer “gentiment” qu’il serait temps d’avoir des enfants? Dites-vous que les gens sont jaloux: selon un spécialiste du bonheur, les femmes célibataires et sans enfants seraient en effet les plus heureuses.


Vous avez tout essayé. La gentillesse, la rudesse, la fermeté, la tristesse, les supplications, même. Rien n’y fait: à chaque fête de famille c’est pareil, on vous demande quand vous allez ramener un petit amoureux à la maison, tout en vous rappelant d’un ton de conspirateur qu’il faudrait se dépêcher hein, parce que pour faire des enfants, on n’a toute la vie... Logique, après tout, qu’ils insistent: ils ne veulent que votre bonheur, or pour être heureuse, il faut un mari et des bébés, non? Non, en fait, et c’est un expert du bonheur qui l’affirme.

Une fausse idée du bonheur


Véritable star au Royaume-Uni, Paul Dolan, professeur en sciences du comportement à la London School of Economics, a fait de l’étude du bonheur sa spécialité. Il l’affirme: les dernières études montrent que les indicateurs traditionnels utilisés pour mesurer le succès (notamment, le mariage et les enfants) ne correspondaient plus au bonheur aujourd’hui. Interviewé par le Guardian, il livre un message ultra décomplexant.

Les femmes mariées sont techniquement plus heureuses que les autres sous-groupes de la population, mais uniquement lorsque leur mari est dans la pièce quand on leur demande à quel point elles sont heureuses. Quand leur conjoint n’est pas présent: putain, c’est misérable.


Et d’ajouter que “si vous êtes un homme, vous devriez probablement vous marier; si vous êtes une femme, ne vous embêtez pas. Les hommes bénéficient du mariage parce que ça les “calme””.

En effet, selon les données recueillies, les hommes mariés prendraient moins de risques, gagneraient plus d’argent et vivraient en moyenne un peu plus longtemps. Fort bien, sauf que leurs femmes, elles, doivent supporter tout ça et meurent en moyenne un peu plus tôt que les célibataires. Les femmes mariées d’âge mûr risqueraient ainsi davantage de souffrir de troubles physiques et mentaux que les femmes célibataires. En résumé, selon Paul Dolan?

Le sous-groupe de population le plus sain et le plus heureux est composé de femmes qui ne se sont jamais mariées et n’ont jamais eu d’enfants.


“Vous voyez une femme célibataire de 40 ans sans enfants. Vous vous dites : c’est dommage, n’est-ce pas? Peut-être qu’un jour elle rencontrera l’homme parfait et que ça changera. ‘Non, peut-être qu’elle rencontrera le mauvais gars et que cela changera. Peut-être qu’elle rencontrera un gars qui la rend moins heureuse et en bonne santé et qu’elle mourra plus tôt”. Voilà qui est dit, et qui devrait enfin vous acheter un peu de tranquillité aux prochaines fêtes de famille.

Par contre, si vous êtes heureuse en ménage, ou que vous rêvez de rencontrer quelqu’un avec qui partager votre vie, ne chamboulez pas tout pour autant: en effet, selon un article qui vient d’être publié par Quillette, Paul Dolan n’aurait pas fait preuve de la plus grande rigueur lors de l’établissement de sa théorie. Il ne base celle-ci que sur les données de l’American Time Use Survey, et aurait mal interprété les résultats obtenus. Parmi les erreurs de Dolan, interpréter “absents” comme “pas dans la pièce”, et non “absents du mariage”. Un son de cloche différent, qui devrait rassurer les mamans/mariées, mais pas décourager les célibataires sans enfants pour autant: le bonheur, c’est ce qu’on en fait.

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