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““Ok Boomer””, le cri de ralliement d’une génération qui en a marre

Justine Rossius

Apprêtez-vous à entendre de plus en plus le terme “Ok Boomer”, autour de vous. Ce slogan traduit à merveille la fracture générationnelle sur la question du climat. On vous explique.


 

De TikTok…


Visiblement, l’expression a été utilisée en premier lieu sur TikTok. Dans la vidéo postée début 2019 sur le réseau social, on voit un homme âgé d’une soixantaine d’années en train de critiquer les jeunes.

Les millennials et la génération Z ont le syndrome de Peter Pan, ils ne veulent pas grandir.


Un écolier répond à ses fustigations d’un simple “ok boomer”.

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… au Parlement


Mais c’est le 5 novembre dernier que l’expression a réellement gagné en popularité. Ce jour-là, la députée néo-zélandaise du Green Party Chloë Swarbrick prononce un discours sur l’urgence de la lutte contre le réchauffement climatique devant le Parlement de son pays. C’est alors qu’un de ses collègues, plus âgé, commence à huer son intervention (*no comment*). Chloë Swarbrick, 25 ans, lui rétorque alors un simple “Ok, boomer” sans ciller. Mais qu’est-ce que ça signifie au juste?

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“Cause toujours!”


Ce cri de ralliement né aux États-Unis pourrait être traduit par “cause toujours, baby-boomeur”. Deux mots qui reflètent parfaitement le fossé de plus en plus net entre deux générations: les baby-boomeurs, nés en 45 et 75 et les générations Y et Z, sur la question du réchauffement climatique notamment. “Ok Boomer” serait en quelque sorte la réponse cinglante et collective des millenials à la condescendance dont fait parfois preuve leurs aînés lorsqu’il s’agit de commenter leurs revendications écolos. Genre: “Vous êtes trop jeune pour savoir de quoi vous parlez”. L’expression “Ok boomer” permet alors de leur clouer le bec, sans passer par quatre chemins.

Comme le souligne le « Washington Post », les jeunes qui ont popularisé cette expression l’utilisent aussi pour rappeler à leurs aînés “qu’ils ont hérité dès leur naissance d’une économie estropiée (ils ont grandi avec la crise), d’une planète martyrisée et de guerres qu’ils n’ont pas demandées.” “Détails” que semblent complètement zapper les personnes plus âgées lorsqu’elles critiquent les comportements des plus jeunes.

Beaucoup d’entre eux ne croient pas au réchauffement climatique, ne pensent pas que des gens peuvent avoir un travail lorsqu’ils se teignent les cheveux, et ils sont nombreux à être têtus là-dessus. Les adolescents leur répondent : “Ok boomer.” C’est pour dire “Ok, on va te montrer que tu as tort, que nous allons quand même réussir, parce que le monde change.


explique Shannon O’Connor, 19 ans, au « New York Times ».

 

Des dérives à éviter


Évidemment, l’expression comporte aussi ses mauvais côtés. En plus d’être utilisée parfois à outrance, elle comporte aussi une notion d’âgisme (discrimination envers les personnes âgées). Selon certains, ce “Ok boomer” signerait aussi la fin des relations cordiales entre les générations, une manière de clore un débat que les jeunes générations n’arrivent pas à avoir avec les plus anciennes. Or, à ce stade de la lutte pour le climat, le débat avec les “baby-boomers” qui sont encore nombreux dans les divers parlements, est plus que jamais nécessaire. En attendant, on garde quand même l’expression sous le coude: elle pourrait toujours nous servir pour clouer le bec à oncle-climato-sceptique lors des fêtes de fin d’année.

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