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Mon homme est déjà papa. Je gère ça comment?

Justine Rossius

Vous êtes jeune et follement amoureuse, sauf qu’il s’avère que l’homme de votre vie a déjà des enfants. Comment devenir belle-maman du jour au lendemain? Comment gérer l’ex de chéri et sa tribu? Et votre propre souhait de fonder une famille?


Anja Pairoux, conseillère conjugale et familiale délivre six conseils pour donner toutes les chances à cette relation de fonctionner.

 

Les enfants passent avant tout, mais cela ne vous empêche pas d’avoir des sentiments


“J’ai récemment entendu l’histoire d’une belle-mère, n’ayant elle-même pas d’enfant. Lors de la fête d’anniversaire de l’un des enfants de son compagnon, elle a fait des crêpes pour 16 de ses petits copains et aidé durant toute la journée, mais il lui était interdit d’être sur les photos de famille prises durant l’événement. Et on attendait d’elle qu’elle ne s’offense pas, quelle ne fasse pas de vagues. Parce que les enfants avaient déjà ‘subi assez‘. C’est avec des actes comme ceux-là que l’on exerce une terrible pression sur le beau-parent. En lui signifiant qu’il a choisi un partenaire ayant des enfants et qu’il a dès lors l’obligation de s’adapter sans discuter. Comme si tout le succès – ou l’échec – de la relation reposait uniquement sur ses épaules. Mais ce n’est pas le cas. Un couple est formé par deux personnes et vos sentiments sont tout aussi légitimes et importants.”

 

Son ex sera toujours présente, mais vous avez le droit de fixer des limites.


“Son ex sera toujours dans les parages et il faudra apprendre à composer avec son rôle de parent, indissociable de la vie de père de votre compagnon. Ce n’est pas forcément agréable, mais il faut se faire violence pour l’accepter. Mais si par contre elle continue à s’attribuer un statut et les droits d’une compagne, alors vous pouvez demander à fixer des limites claires. Peut-être votre homme continue-t-il de suivre les instructions de son ex car il a peur de perdre ses enfants. Et il est dès lors important de souligner l’ambiguïté et l’inconfort de la situation pour l’aider à y mettre un terme. Il est essentiel de respecter la douleur et les sentiments des autres, mais tout aussi fondamental de veiller à son estime de soi. Il est possible qu’elle ne parvienne pas à accepter la fin de leur relation, mais ce n’est pas pour autant que vous devez vous sacrifier.“

 

Trouvez votre façon personnelle de prendre part à l’éducation des enfants.


“Dans une famille recomposée, on a souvent tendance à tomber dans les travers des clichés du foyer classique. La belle-maman se substituant juste à la mère biologique pour assumer le ménage et s’occuper des enfants. Pourtant, une famille recomposée n’a rien de conventionnel et c’est de cette particularité dont il faut se servir pour définir de nouveaux rôles de manière créative. Demandez-vous ce que vous pouvez apporter à vos beaux-enfants. Moi par exemple, je vais rarement dans la chambre de mon beau-fils. Je considère qu’il incombe à son papa de changer ses draps. Ma valeur ajoutée pour lui est de lui offrir une écoute. Je suis sa confidente, il me parle de ses soucis et je l’aide à les régler. Il me raconte des choses qu’il n’ose pas dire à ses parents. Et ça me fait un bien fou de me dire que je lui apporte quelque chose qu’il ne trouve pas ailleurs. Bien plus que si je rangeais sa chambre. Servez-vous de vos forces pour faire la différence et mettez son père au défi d’assumer plus activement son rôle. Ce sera peut-être un peu laborieux au début, mais ça finira par être profitable à tout le monde. J’ai souvent entendu des hommes dire qu’ils n’étaient vraiment devenus des papas qu’après leur divorce. Et rien que pour cela, la séparation peut être une belle réussite.“

 

Ne le prenez pas personnellement


Des recherches réalisées aux Pays-Bas ont permis de comprendre que le rejet d’un beau-parent est souvent lié aux sentiments ressentis par l’enfant lors de la séparation de ses parents. Parce qu’ils s’inquiètent pour eux et ont conscience que leurs parents souffrent et ont déjà suffisamment de combats à mener, les enfants taisent alors leur mal-être. Et ils s’autorisent à déverser leurs frustrations ou leur colère sur la première personne qu’ils n’ont pas peur de blesser. Même si cela fait mal, cela permet dès lors de mieux comprendre la situation et de ne pas prendre ce rejet personnellement.“

 

Osez vous exprimer


“Vous oseriez dire à vos propres enfants que vous les étrangleriez bien tellement ils vous énervent. Mais affirmer le quart à vos beaux-enfants risquerait de provoquer une guerre mondiale. Pourtant ce n’est pas pour autant que vous devez vous taire. Si vous parlez de manière diplomatique et dans le but de bien faire, alors vous devriez pouvoir tout dire. Et si c’est mal perçu par l’un ou l’autre proche, ce n’est pas votre problème. Et cela s’applique aussi à la façon dont vous communiquez avec votre partenaire!“

 

Faites la distinction entre règles au sein de la maison et éducation.


“L’éducation se rapporte aux choix à long terme concernant l’enfant. L’école ou il ira, les décisions médicales, les réunions parents-professeurs… C’est la responsabilité première des parents biologiques et vous n’êtes pas obligée d’y prendre part. Les règles de la maison concernent par contre ce qui se passe sous votre toit, comme les tâches ménagères ou le nombre d’heures passées devant les écrans. Dans ces cas-là, vous pouvez bien sûr faire entendre votre voie et son ex n’a pas forcément à être impliquée. Les enfants savent parfaitement distinguer les règles s’appliquant à l’école de celles chez maman ou papa, tant qu’elles sont clairement énoncées.”

Texte: Kaatje De Coninck et Barbara Wesoly.

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