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© Getty

Les droits des personnes trans s’améliorent lentement mais sûrement

Manon de Meersman

Alors que la Pologne possède toujours ses “zones sans LGBT” et que la Hongrie a décidé de totalement nier l’existence des personnes trans au sein de son pays, l’ILGA a publié un état des lieux de la situation des personnes transgenres dans le monde. Verdict: il semblerait malgré tout qu’il y ait une légère amélioration.


L’ILGA, l’Association Internationale des Personnes Lesbiennes, Gay, Bisexuelles, Trans et Intersexe, a reconnu que la situation des personnes transgenres dans le monde restait mauvaise, mais que quelques améliorations étaient malgré tout à épingler. En effet, si 13 pays criminalisent encore explicitement les personnes trans, neuf nouveaux pays reconnaissent désormais l’auto-détermination de l’identité de genre.

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Une légère amélioration


Pour ce nouveau rapport, ce ne sont pas moins de 143 pays dans le monde entier ainsi que 19 juridictions qui ont été passées au peigne fin afin de comprendre où en sont au niveau politique les droits des personnes trans. “Au total, l’identité de genre est reconnue dans 96 pays du monde, au moins 25 pays membres de l’ONU autorisent le changement d’état civil sans exigences abusives (chirurgie, interventions hormonales ou de stérilisation, divorce avec le partenaire, absence d’enfant en bas âge, examen psychiatrique...)”, rapporte le magazine Têtu.

D’une manière globale, il y a une amélioration dans le monde. On constate une augmentation du nombre de pays qui reconnaissent l’identité de genre basée sur l’auto-détermination. La majorité des pays ne le fait pas, mais il y a un progrès”,


a expliqué Julia Ehrt, la directrice des programmes de l’ILGA. Parmi les 9 nouveaux pays ayant ouvert la procédure de changement d’état civil sans procédure intrusive, on retrouve la Belgique, mais également le Brésil, le Chili, le Costa Rica, la Grèce, la France, le Portugal et plusieurs États d’Australie.

Un tableau à nuancer


Si ces nouvelles sont plutôt réjouissantes, la balance penche tout de même lorsqu’on évoque la situation de la Pologne ou de la Hongrie. Pour la directrice de l’ILGA, “pour la première fois nous avons dû constater un recul des droits dans certains pays comme la Hongrie ou en Pologne, aux États-Unis également. Le débat sur la question des personnes trans est devenu très violent, notamment en Amérique latine, au Royaume-Uni ou en Pologne et en Hongrie. Il est utilisé par les conservateurs pour s’en prendre à l’égalité de genre”.

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À cela, il faut ajouter qu’à l’heure actuelle, 13 pays criminalisent encore explicitement les personnes transgenres. Parmi eux, on retrouve le Brunei, la Gambie, le Koweit, le Malawi, la Malaisie ou encore la Jordanie. Une nuance reste malgré tout à apporter puisque si ces pays marquent clairement leur position, d’autres sous-entendent qu’ils sont contre le choix d’identité du genre. “Dans une majorité d’État, les personnes trans ne sont pas explicitement ciblées. Elles peuvent être poursuivies grâce à des lois qui condamnent l’indécence, le travestissement ou le travail du sexe”, explique Julia Ehrt. “Les droits des personnes trans commencent par la décriminalisation et la dépathologisation à échelle mondiale. La deuxième étape serait d’avoir des outils à échelle nationale pour pouvoir solidifier ces droits. Cela peut passer par des traités et des déclaration de l’ONU... Enfin, il faudrait s’assurer que ces droits soient effectifs et que les personnes trans aient un accès simplifié aux services d’assurance maladie”, a conclu la directrice de l’ILGA.

Une info repérée sur Têtu

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