Le Roi Albert II est bien le père de Delphine Boël. Ça change quoi concrètement?
La nouvelle fait grand bruit depuis hier soir et à raison: le test ADN a parlé et montré que le roi Albert II est bel et bien le père biologique de Delphine Boël. Des aveux qui ne surprennent personne, mais qui déçoivent.
Hier, le 28 janvier 2020, un communiqué de presse a été dévoilé: il explique que sa Majesté le Roi Albert II a pris connaissance des résultats du prélèvement ADN auquel il s’est prêté à la demande de la cour d’appel de Bruxelles. Et que les conclusions scientifiques indiquent qu’il est le père biologique de Madame Delphine Boël. Un communiqué qui sonne la fin d’un combat long de 20 ans pour Delphine Boël l’affaire ayant commencé en octobre 1999, sous la plume d’un journaliste flamand — Mario Danneels — qui faisait allusion dans un livre à une relation extra-conjugale du prince Albert dans les années 60. Paola, femme d’Albert II aurait alors demandé le divorce mais « la raison d’Etat » avait à l’époque primé. Le Roi et la Reine étaient alors apparus unis, Albert II maintenant ne pas être le père biologique de Delphine Boël, cette artiste née à Uccle, fille de la baronne Sybille de Sélys Longchamps. En 2013, Delphine B avait enclenché des procédures judiciaires pour faire reconnaître sa véritable filiation, demandant un test ADN à la justice. Ce que le Roi a longtemps refusé. En octobre 2018, la cour d’appel de Bruxelles a cependant ordonné au roi Albert II de se soumettre au test ADN. Avec la conclusion que l’on connaît aujourd’hui…
Pas de paternité sociale
Des aveux à demi-mot, presque à reculons, puisque le roi ne reconnaît pas autant une paternité sociale, comme l’exprime le communiqué.
Même s’il existe des arguments et des objections juridiques pour justifier le fait qu’une paternité légale n’est pas nécessairement le reflet d’une paternité biologique et que la procédure adoptée Lui paraît contestable, le Roi Albert a décidé de ne pas les soulever et de mettre un terme dans l’honneur et la dignité à cette procédure pénible.
Le Roi Albert tient à faire observer que, depuis la naissance de Madame Delphine Boël, Il n’a été mêlé à aucune décision familiale, sociale ou éducative quelconque relative à Madame Delphine Boël et qu’Il a toujours respecté le lien qui existait entre Madame Delphine Boël et son père légal.”
Concrètement, ça change quoi ?
Même si elle reconnue, Delphine Boël ne pourra pas recevoir d’argent de l’État, entrer dans l’ordre de succession, devenir princesse ou occuper une fonction officielle. Mais par contre, elle peut prétendre à l’héritage de son père. Mais comme son avocat l’a exprimé dans les médias, c’est avant tout une reconnaissance affective que recherchait Delphine Boël, la fortune de Jacques Boël (père non biologique de Delphine) étant de toute façon infiniment plus importante que celle d’Albert II. Cette reconnaissance affective, elle n’est que minime au vu de la froideur du communiqué. Si cela ne change concrètement pas grand-chose, ces aveux ont révélé de manière austère et abrupte la capacité à mentir de notre Roi, niant les faits depuis tant d’années. Si le Roi a bien pris connaissance de sa paternité, on est encore loin d’une quelconque reconnaissance. Pire, le communiqué sonne comme s’il était toujours persuadé de n’avoir aucun lien avec Delphine Boël, comme si la vérité scientifique était à des années lumières de la sienne. Ce qui est gênant avec cette histoire, ce n’est pas de découvrir que Albert ait trompé sa femme. Ce n’est pas de découvrir qu’il ait fait un enfant dans le dos de Paola. Non, ce qui choque le plus aujourd’hui, c’est le mensonge.
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