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““LE POINT G”” épisode 50: la chronique sexo de Gaëlle

La rédaction

Gaëlle, 27 ans, a passé huit ans de sa vie en couple. Mais après plusieurs déceptions, même si elle n’abandonne pas sa quête de l’amour avec un grand A, elle a décidé de se laisser vivre sans pour autant se priver des plaisirs de la chair. Elle compte bien découvrir les joies du sexe sans tabou et mener des expériences sans avoir froid aux yeux.


L’autre jour, j’ai revu un ami par hasard. Appelons le Jérôme. On était à une soirée, avec plusieurs potes. Tous posés, tranquillement. Peut-être un peu trop d’ailleurs. À force de discuter de tout et de rien sans aucune animation, les premiers sont partis très tôt. Fatigués, boulot demain, dîner dans la belle-famille, toutes les excuses étaient bonnes pour ne pas rester là-bas. On sent qu’on n’a plus 20 ans dans ces cas-là.

Ben n’avait pas pu venir, il travaillait tard ce soir-là. Mais je passais tout de même un bon moment. Jérôme n’y était pas pour rien. C’est un peu comme un fantasme sur pattes. Mais un fantasme avec qui il ne se passera jamais rien. Je vous plante le décor: on se connaît depuis six ans, on a traversé plein de choses ensemble. Et à chaque fois que l’un de nous deux n’est pas bien, on sait qu’on peut s’appeler ou se voir.

Malgré ce lien très fort qui nous unit, on ne se voit pas souvent. Parce qu’il y a eu quelques ambiguïtés entre nous. Il y a des années, on avait fricoté vite fait. Des petits bisous par-ci par-là. Parfois du “touche-pipi” comme aime me le rappeler Sophie quand elle me surprend en train de lui parler sur Facebook. Mais on n’a jamais couché ensemble. À chaque fois que l’occasion s’est présentée, l’un de nous deux était casé. Ça tombe plutôt mal parce qu’au fil des ans, on a développé une attirance sexuelle énorme. Il y a une alchimie indéniable entre nous.

Comme si on savait tous les deux que ce serait le pied absolu de coucher ensemble.


Et puis, il m’en a fait baver. Quand j’étais célibataire, je courais après lui bien trop souvent. C’était mon défi: le séduire. Sauf que lui jouait avec mes pieds. Il m’a fait pleurer un nombre incalculable de fois. Mes amis proches ne comprennent d’ailleurs pas qu’on soit encore amis.

Plus tard, quand j’étais avec mon ex (ma longue relation précédente donc), il m’avait avoué ses sentiments. Il était amoureux de moi, selon ses dires. Mais il n’a jamais fait un pas de plus pour prendre la place de l’occupant. C’est à ce moment-là qu’on a tout doucement pris nos distances.

Je vous le donne en mille, quand j’ai entamé ma longue période de célibat, lui s’est mis en couple. Et pour la première fois, ça avait l’air sérieux. Du coup, on s’est laissé beaucoup d’espace. Jusqu’à cette fameuse soirée où on était contents de prendre des nouvelles l’un de l’autre en toute amitié. Du moins, c’est ce que je croyais. “Oh tu sais, rien de neuf de mon côté. Je ne vois personne pour l’instant. Je vagabonde”.

Quand est venu mon tour, je n’ai pas hésité une seule seconde à lui parler de Ben. “Je pense que c’est le bon, je sens un truc particulier que je n’ai jamais ressenti avant. C’est comme une évidence. Ça coule de source, tu vois?” Il était déçu. Je voyais qu’il essayait de le cacher mais je le connais trop bien. Son sourire était faux. Il a vite changé de sujet et s’est levé pour aller chercher une bière dans le frigo.

J’en ai profité pour aller aux toilettes. Assise sur le pot, je me suis laissée aller à mes pensées. “Ça ne me fait plus rien de lui parler. J’ai l’impression que je suis enfin passée au-dessus de ce fantasme”. Je me suis même surprise à me dire “mais qu’est-ce que j’ai pu lui trouver?”. C’est bête, mais c’est une petite victoire pour moi. En sortant de la salle de bains, deux mains m’ont attrapée par la taille et plaquée contre le mur. J’ai tendu le bras pour atteindre la lumière.

Quand le couloir s’est éclairé, Jérôme était à deux centimètres de mon visage.


“Et si tu revenais chez moi ce soir? On pourrait finir ce qu’on a commencé tant de fois, t’en penses quoi? Tout ce temps perdu… Il est temps qu’on passe à l’action”. La tentation était grande. La “moi“ d’avant aurait certainement dit oui. Mais à ce moment précis, je l’ai juste vu comme un looser en train de minauder. Je savais que j’allais retrouver mille fois mieux en allant me coucher ce soir.

Chaque semaine dans votre magazine, retrouvez la chronique de Gaëlle: Le Point G.

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